Pratique du métier de cirage et de cordonnerie à Labé: une opportunité de survie pour les jeunes

Pratique du métier de cirage et de cordonnerie à Labé: une opportunité de survie pour les jeunes

La cordonnerie et le cirage sont des métiers exercés par de nombreux jeunes. Malgré les défis auxquels ils sont confrontés, ces jeunes ne baissent pas les bras. Sur leurs lieux de travail dans la commune urbaine, certains d’entre eux partagent leur quotidien et les réalité de leur activité.

Alpha Oumar Barry, cireur depuis quelques mois, explique les conditions dans lesquelles il exerce son métier.

« Depuis que j’ai commencé ce travail, nous réparons des chaussures et appliquons du cirage. Pour cela, nous utilisons une brosse, un détergent et du cirage. Nettoyer une chaussure et appliquer le cirage coûte entre 1 000 et 2 000 francs, selon le travail à effectuer. Pour coudre une paire, le prix dépend de l’ampleur des réparations, car il n’y a pas de tarif fixe. Nous travaillons aussi sur des sacs en cuir. Ce métier nous permet de gagner notre vie. Certains jours, nous avons beaucoup de clients, mais d’autres, c’est plus difficile. Malgré tout, je rends grâce à Dieu, car ce travail me permet de subvenir à mes besoins sans avoir à mendier », confie-t-il.

De son côté, Abdoulaye Barry, cordonnier, déplore parfois le comportement de certains clients à leur égard.

« Pour réparer les chaussures, nous utilisons une pince, une aiguille et du fil. Mais certains clients ne comprennent pas nos efforts. Parfois, après avoir terminé le travail, ils dictent eux-mêmes le prix qu’ils souhaitent payer, alors que ce n’est pas leur rôle. Quand il y a de la clientèle, nous pouvons tout de même gagner un peu d’argent », explique-t-il.

Comme dans toute activité, les jeunes cireurs et cordonniers de Labé font face à des difficultés majeures. Abdoulaye Barry souligne la complexité de géré les clients.

« Les principales difficultés viennent de la clientèle. Nous rencontrons toutes sortes de personnes, et il faut beaucoup de patience pour les gérer», indique-t-il.

Ousmane Diallo, un autre jeune cireur, évoqueune autre difficulté. C’est celle liée notamment à l’emplacement.

« Parfois, les propriétaires des magasins ne nous laissent pas utiliser les bancs devant leurs boutiques pour que nos clients puissent s’asseoir. C’est l’une des difficultés auxquelles nous faisons face. Je demande aux autorités de nous venir en aide. Aux jeunes sans emploi, je leur conseille de se joindre à nous pour ne pas rester désœuvrés», lance cet autre cireur de chaussures.

Ces jeunes estiment que le manque d’opportunités dans le pays pousse beaucoup de jeunes à tenter l’aventure par la voie irrégulière. C’est pour ils véhiculent un message à l’endroit des autorités

« Nous demandons à l’État de créer des emplois pour les jeunes. Si beaucoup tentent de rejoindre l’Europe par des voies risquées, c’est parce qu’il n’y a pas suffisamment de travail ici », plaide Abdoulaye Barry.

Malgré les difficultés, certains clients apprécient le travail des cireurs et cordonniers. Maître Sory Donghol est parmi ces clients qui apprécient le travail que font ces ouvriers.

« Ces jeunes travaillent avec sérieux et ne causent pas de problèmes. Ils s’occupent toujours de mes chaussures et de mes sacs en cuir. Je suis satisfait de leur travail et j’encourage les autorités à les soutenir », plaide ce client sur place.

Abdoul Karim Baldé pour foutakameen.com.com

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