Dalein est l’une des treize sous-préfectures que dispose la préfecture de Labé. Cette commune rurale est située à 30 kilomètres du centre ville de Labé. Dans cette préfecture, les réalités éducatives et sanitaires témoignent d’un retard criant en infrastructures. Entre un seul collège pour toute la localité se trouvant dans un mauvais état, l’absence totale de lycée et un centre de santé sans ambulance, les habitants se débattent quotidiennement avec des difficultés qui compromettent l’avenir de leurs enfants et la santé des populations, en particulier celle des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans.
Mamadou Aliou Café Diallo, président de la délégation spéciale de la commune rurale de Dalein, a dressé un état des lieux préoccupant de l’éducation dans sa juridiction.
« Nous n’avons pas un seul district sans école. Actuellement, 28 écoles disposent de documents officiels attestant leur reconnaissance par le gouvernement. Mais nous faisons face à un manque criard d’enseignants et de tables-bancs », explique-t-il.
L’école primaire de Dalein centre, première bâtie dans la localité, illustre bien cette précarité. Longtemps confrontée à un déficit en tables-bancs, elle n’a trouvé une solution qu’en sollicitant l’appui des ressortissants et de certaines autorités.
« Nous avons eu une réponse favorable et nous allons réceptionner très prochainement un lot de tables-bancs », précise le président de la délégation spéciale.
À ce déficit matériel s’ajoute l’état de plusieurs infrastructures scolaires nécessitant une réhabilitation. Toutefois, certaines écoles bien construites grâce à des partenaires au développement, apportent un souffle d’espoir.
« Nous avons sept écoles construites par les partenaires, réparties dans différents districts », ajoute Mamadou Aliou Café Diallo.
Mais l’éducation à Dalein souffre surtout d’un manque de continuité pédagogique.
« Nous n’avons pas de cycles complets dans nos écoles primaires. Après l’examen d’entrée en 7e année, les élèves n’ont qu’un seul collège pour poursuivre leurs études. Or, la distance avec certains districts rend la marche difficile pour beaucoup d’entre eux », regrette-t-il.
Le seul collège de la sous-préfecture fonctionne avec toutes les classes du cycle, mais avec des résultats encore jugés fragiles et insuffisants.
« Cette année, sur 13 candidats au BEPC, seuls 5 ont été admis. Nous nous efforçons de maintenir le collège en vie, en sensibilisant les parents et les élèves. Nous comptons chercher des enseignants et des fournitures pour améliorer son fonctionnement », confie le président.
Sur le plan sanitaire, la sous-préfecture dispose de 9 postes de santé rattachés au centre de santé central, alors que Dalein est composé de 10 districts.
Tous sont opérationnels, mais avec des défis persistants.
« Notre objectif est de répondre efficacement aux besoins des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes », explique Mamadou Aliou Café Diallo.
Le manque de personnel qualifié, notamment de sages-femmes, reste un problème majeur renchérit notre interlocuteur.
« Nous souhaitons qu’il y ait une sage-femme dans chaque poste pour s’occuper des femmes en état de famille », plaide-t-il.
Le problème le plus urgent demeure l’absence d’ambulance pour le centre de santé de Dalein.
« Nous demandons aux autorités de nous aider à en obtenir une afin de faciliter l’évacuation des femmes en difficulté d’accouchement. Avec l’état dégradé de nos routes, l’absence d’ambulance met en danger la vie de nombreuses mères », alerte le président de la délégation spéciale.
Une situation qui, au-delà de Dalein, illustre les nombreux défis auxquels font face plusieurs sous-préfectures rurales du pays, où l’accès à l’éducation et à la santé reste encore un luxe.
Abdourahmane Baldé, Laouratou Diallo et Amadou Bella Diallo, pour foutakameen.com
COMMENTS