Les écoles publiques font-elles payer les bancs aux élèves ? Des directeurs d’établissements réagissent

Les écoles publiques font-elles payer les bancs aux élèves ? Des directeurs d’établissements réagissent

Chaque année, des milliers d’élèves du primaire accèdent au collège. Dans ces établissements publics, les nouveaux venus se voient « imposer »le paiement d’un prix du banc. Une pratique dénoncée par le président de l’Association des Parents d’Élèves et Amis de l’École (APEAE). Après cette dénonciation, nous avons sillonné quelques établissements publics de la ville de Labé pour en savoir davantage.

Mamadou Adama Barry, principal du collège Général Lansana Conté, explique que ce paiement vise à pallier le manque de tables-bancs :

« Nous avons un problème de tables-bancs pour les effectifs que nous avons. Avec le bureau de l’APEAE et les autorités éducatives, nous avons pris l’initiative de chercher des tables-bancs pour les élèves. C’est pourquoi nous demandons aux nouveaux venus de payer le prix d’une table ou, s’ils le souhaitent, d’acheter eux-mêmes les bancs qu’ils veulent et de les apporter », précise le principal du collège GLC.

Sur la question des modalités de fixation du montant, le principal du collège Tata, Thierno Sadou Diallo, apporte des précisions :

« Vous savez qu’à chaque fin d’année, certaines tables-bancs s’abîment. Nous les réparons pour la rentrée. C’est ainsi que nous nous sommes concertés avec le bureau de l’APEAE de notre établissement pour voir comment aider à doter l’école de nouvelles tables-bancs. Il a donc été convenu de demander aux nouveaux élèves ou à ceux transférés d’autres écoles de verser un montant pour les tables-bancs. C’est ainsi que nous procédons », explique-t-il.

Lors de notre entretien avec le président de l’APEAE de Labé, celui-ci nous a confié qu’il est interdit par les autorités éducatives de faire payer des frais de transfert dans les établissements — une interdiction que le principal du collège Tata confirme.

« C’est évident, il est formellement interdit de payer des frais de transfert, et cela est bien suivi dans notre établissement. Dès que la DPE ou l’IRE valide le dossier de transfert, nous n’avons plus qu’à remplir le livret, le cacheter et le remettre à l’intéressé », indique Thierno Sadou Diallo.

Si le président régional de l’APEAE de Labé estime qu’il est anormal de faire payer les élèves pour les bancs, les responsables d’établissements publics, eux, soutiennent que le montant demandé constitue une forme de caution, décidée en concertation avec les bureaux locaux de l’APEAE.

Nous poursuivrons ce dossier auprès de la DPE pour obtenir davantage de précisions.

Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com

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