Incohérences dans le nouveau code électoral : la Cour suprême saisie pour l’annulation du texte et la dissolution de la DGE

Incohérences dans le nouveau code électoral : la Cour suprême saisie pour l’annulation du texte et la dissolution de la DGE

Le président du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Milimouno, a déposé ce vendredi 17 octobre 2025, une requête auprès de la Cour suprême. L’opposant politique demande l’annulation du Code électoral récemment promulgué et la dissolution de la Direction générale des élections (DGE), qu’il juge illégitime et non conforme à la Constitution. Devant la presse, Dr Milimouno a expliqué que la promulgation du Code électoral s’était faite « dans l’illégalité ».

Selon lui, en vertu des règles en matière de lois organiques, le texte aurait dû être soumis à la Cour suprême – qui tient provisoirement lieu de Cour constitutionnelle – avant sa promulgation.

« Cela n’a pas été fait. Dans la précipitation, on a promulgué un texte qui n’a pas été validé », a-t-il affirmé.

Le leader du BL a également dénoncé un manque de transparence dans la publication du document.

« On nous a caché la loi. Ce n’est qu’après plusieurs démarches qu’un lien nous a été transmis. En l’examinant, certains juristes ont déjà relevé plusieurs contradictions avec la Constitution », a-t-il déclaré.

Parmi ces « incohérences », Dr Faya cite notamment la question de la présomption d’innocence et celle de l’âge d’éligibilité à la présidence.

« Le Code stipule qu’une personne sous mandat d’arrêt devient inéligible, alors que la Constitution prévoit qu’il faut être condamné pour être disqualifié. De plus, la Constitution fixe l’âge minimum à 40 ans, tandis que le Code évoque désormais 44 ans », a-t-il révélé.

Concernant la DGE, Dr Faya Milimouno estime que cette institution n’a plus sa raison d’être.

« Elle a été créée pour le référendum. Son rattachement au ministère de l’Administration du territoire la rend dépendante d’une administration publique politisée », a-t-il dénoncé, rappelant que même le président Doumbouya avait reconnu cette politisation « à outrance » dès son arrivée au pouvoir.

Pour le président du Bloc Libéral, la priorité devrait être la création d’un organe véritablement indépendant chargé de la gestion des élections.

« Si nous voulons des élections transparentes, crédibles et inclusives, il faut d’abord élaborer une loi organique définissant le fonctionnement d’un organe indépendant », a-t-il insisté, avertissant qu’un scrutin organisé dans les conditions actuelles risquerait de plonger le pays dans une nouvelle crise.

Interrogé sur ses chances de voir sa requête aboutir, Dr Faya Milimouno répond sans détour : « Ce n’est pas une question de chance, mais de principe républicain. Nous voulons simplement que la Guinée redevienne un pays normal, où les lois sont respectées et appliquées », a déclaré le leader du Bloc Libéral.

Houssainatou Bah pour foutakameen.com

COMMENTS