Paiement des tables-bancs par les élèves du public à Labé : le DPE tranche sur la controverse

Paiement des tables-bancs par les élèves du public à Labé : le DPE tranche sur la controverse

À chaque rentrée scolaire, de nombreux parents d’élèves à Labé se plaignent d’avoir à payer une somme pour les tables-bancs dans les collèges et lycées publics. Une pratique jugée anormale par le président régional de l’Association des Parents d’Élèves et Amis de l’École (APEAE). Pourtant, dans plusieurs établissements visités par notre rédaction, des responsables affirment agir « en accord » avec les bureaux de l’APEAE et les autorités éducatives locales.

Face à cette controverse, le Directeur préfectoral de l’Éducation (DPE) de Labé, Youssouf Koulibaly, est finalement sorti de son silence. Il rejette catégoriquement toute autorisation donnée aux encadreurs pour exiger de l’argent aux élèves.

« La DPE n’a jamais autorisé un encadreur à demander un prix de table-banc à un élève ou à un parent d’élève. La lettre directive de l’Inspection générale du travail et de l’Inspection générale de l’éducation est très claire à ce sujet », a-t-il déclaré.

Selon lui, l’État a déjà pris des dispositions pour pallier le manque des tables-bancs dans les établissements publics.

« À la fin des vacances, nous avons été instruits de recenser le déficit en tables-bancs. Le rapport a été transmis, et l’État, avec ses partenaires, s’organise actuellement pour y répondre. Dans certaines localités, des communautés très dynamiques ont déjà commencé à fabriquer des tables-bancs pour soulager les élèves », précise le DPE.

Youssouf Koulibaly reste ferme :

« Il est donc totalement interdit de faire payer un prix de table-banc à un élève ou à un parent d’élève. Cependant, si des difficultés se présentent, elles doivent être discutées avec les structures de l’APEAE, de la base au sommet, afin de trouver des solutions temporaires en attendant l’appui de l’État », précise-t-il.

Le Directeur préfectoral de l’Éducation de Labé évoque néanmoins des solutions alternatives acceptées au niveau national, notamment la participation communautaire volontaire.

« En cas de manque de tables-bancs, trois parents peuvent s’associer pour en fabriquer une. C’est une solution collaborative, mais en aucun cas, un encadreur n’a le droit de réclamer de l’argent », a-t-il insisté.

Malgré cette interdiction formelle, la pratique du paiement obligatoire reste courante dans plusieurs établissements publics de Labé. Une situation qui soulève des interrogations : à quoi sert réellement cet argent exigé aux parents ?

Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com

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