Mémoire : une fondation dédiée au Waliou Thierno Ibrahima de N’Dama, figure de la résistance anticoloniale

Mémoire : une fondation dédiée au Waliou Thierno Ibrahima de N’Dama, figure de la résistance anticoloniale

La mémoire de Karamoko Thierno Ibrahima, érudit et symbole de la lutte contre l’ordre colonial, vient d’être immortalisée à travers la création de la Fondation Thierno Ibrahima de N’Dama (FOTIDA), inaugurée ce 30 novembre à Conakry. Un hommage qui ravive l’histoire d’un intellectuel dont l’influence dépasse encore les frontières du pays. Une figure emblématique de l’histoire intellectuelle et spirituelle guinéenne vient de recevoir un hommage institutionnel. 

Une fondation dédiée à la mémoire de Karamoko Thierno Ibrahima, plus connu sous l’appellation de Waliou de N’Dama, a été officiellement dévoilée ce dimanche 30 novembre 2025. Elle porte le nom de Fondation Thierno Ibrahima de N’Dama (FOTIDA).

Né en 1824 à Himaya, dans l’actuelle préfecture de Gaoual, Thierno Ibrahima s’est imposé comme l’un des érudits majeurs de son époque. Reconnu pour sa maîtrise des sciences coraniques et arabes, il s’est également illustré comme auteur prolifique. Sa renommée lui a valu le surnom de Karamoko N’Dama, un nom associé, selon la tradition, à l’âge auquel il aurait été capturé dans la zone de Mayaha, près de Termessé, dans la préfecture de Koundara.

Les archives rapportent qu’il fut arrêté le 8 mai 1901, puis envoyé en déportation au Congo-Brazzaville le 18 avril 1902, en compagnie de ses fils Thierno Diao, Mody Alimou et de son cousin Mody Sory. Il y décéda la même année, avant d’être inhumé à Loango.

Plus d’un siècle plus tard, sa trace demeure vivace. En marge de la 11ᵉ conférence du Comité de coordination pour la promotion de l’artisanat africain, tenue le 12 août 2024 à Brazzaville, le ministre guinéen de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat s’était rendu sur son lieu de repos. Moussa Moïse Sylla y avait rappelé le rôle déterminant joué par le Waliou de N’Dama dans la propagation de l’islam et la résistance à l’expansion coloniale. Il soulignait qu’après sa condamnation à perpétuité, c’est à Loango que l’érudit passa ses derniers jours.

L’héritage de Thierno Ibrahima reste ancré dans plusieurs localités. À Koundara, le quartier Boussoura est associé à ses séjours, tout comme celui qui porte le même nom à Conakry, dans la commune de Coléah. Des traces, disent ses proches, laissées par son passage durant sa captivité.

Houssainatou Bah pour foutakameen.com

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