Après plusieurs jours de discussions intenses à Conakry entre le gouvernement et l’intersyndicale de l’Éducation, un accord partiel a été obtenu ce mardi 2 décembre 2025. Malgré le retrait de certains syndicats notamment le SNE et la FSPE en cours de route, le SLECG et ses partenaires restés autour de la table saluent des « avancées majeures », notamment le déblocage de centaines d’enseignants et la revalorisation de plusieurs primes.
Les principaux acquis salués par l’intersyndicale composée du SLECG et du Syndicat National de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (SNET-FP)
Kadiatou Bah, secrétaire générale du SLECG, a rappelé que les négociations ont démarré dès le dépôt du mémorandum syndical. Malgré le départ du (SNAESURS), du SNE et de la FSPE « à mi-parcours », elle souligne que renoncer au dialogue aurait été irresponsable.
« Nous ne faisons pas de siège vide. À partir du moment où un couloir de négociation est ouvert, nous devons aller au bout : obtenir des résolutions ou constater un blocage », déclare-t-elle.
Elle annonce plusieurs acquis importants :
Déblocage de 95 % des enseignants concernés, certains étant en attente depuis décembre 2023.
Gestion de carrière améliorée, notamment l’avancement automatique en grades dès l’entrée dans la fonction publique.
Revalorisation de plusieurs primes : prime de préparation, prime de documentation — dont le montant a été doublé par rapport aux attentes — et autres primes spécifiques au MEPU-A et à l’enseignement technique.
Engagement de reprendre en février les discussions sur la révision du statut particulier, suspendue à cause du retrait du SNAESURS, indispensable à un statut unique commun à tout le système éducatif.
Kadiatou Bah précise que le protocole d’accord sera transmis aux bases syndicales et a remercié les enseignants pour leur mobilisation.
Aboubacar Soumah : « Ce que nous avons obtenu est partiel, mais significatif »
Le président du SLECG, Aboubacar Soumah, insiste sur l’importance de rester mobilisés :
« Nous ne pouvons pas signer quelque chose qui ne profite pas aux enseignants. Ce que nous avons obtenu est partiel mais consistant. »
Il rappelle que :
La révision du statut particulier a été mise en attente en raison du retrait du SNAESURS.
Les négociations ont donc porté en priorité sur les primes et indemnités.
Une reprise des discussions est prévue en février, notamment sur les points restés sans réponse dans le mémorandum déposé le 1er septembre 2025.
Il exhorte les enseignants à reprendre normalement les cours et à faire preuve de patience : « Le combat continue pour l’amélioration durable des conditions de vie dans le secteur », a-t-il lancé.
La médiation du CNDS : « Une victoire du dialogue social »
Dr Alya Camara, président du Conseil national du dialogue social, exprime sa satisfaction :
« Quand les Guinéens se parlent, ils trouvent des solutions. Ce qui a été obtenu ici est un pas en avant. »
Il rappelle que :
Les négociations ont duré plusieurs jours « dans la difficulté ».
Le chef de l’État et le Premier ministre avaient donné instruction d’ouvrir rapidement les pourparlers après réception du mémorandum de l’intersyndicale.
Le protocole d’accord signé doit être pleinement appliqué, avertit-il, soulignant que le CNDS veillera au respect des engagements.
Le médiateur appelle enfin à faire du dialogue le mode principal de gestion des conflits sociaux.
Houssainatou Bah et Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com

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