DISCOURS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU SYNDICAL NATIONAL DE L’ÉDUCATION ( SNE) À L’OCCASION DE LA CÉLÉBRATION DE LA 138 ÈME JOURNÉE INTERNATIONALE DU TRAVAIL.
Camarades enseignant(e) s de Guinée.
La Journée internationale des travailleuses et travailleurs est l’occasion de célébrer les grandes victoires du mouvement syndical et de reconnaître l’importance de poursuivre notre lutte pour les droits du travail, l’équité et la justice économique et sociale .
Cette journée commémore le massacre survenu à Haymarket Square à Chicago en 1886.
C’est donc l’occasion pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs du monde de célébrer leur pouvoir collectif, défendre leurs droits et réclamer l’équité, la justice sociale et économique.
C’est aussi l’occasion de se rappeler les grandes victoires remportées grâce au militantisme et à la solidarité des travailleuses et travailleurs, comme la journée de travail de huit heures, les congés de maladie ou le droit de travailler dans un environnement sécuritaire.
Mais cette lutte n’est pas terminée : défendre les droits du travail, l’équité et la justice économique demeure plus pertinent que jamais.
La Journée internationale des travailleuses et travailleurs est l’occasion de nous rassembler pour démontrer la force du mouvement syndical et notre volonté à protéger nos services publics, les travailleuses et travailleurs, et nos droits durement acquis.
Ainsi donc, la 138 ème édition de la célébration de la journée internationale du Travail est placée sous le thème : << La promotion du travail décent et du dialogue social permanent : une garantie de stabilité sociale et de la croissance économique dans un monde en pleine mutation >>.
En effet, le dialogue social permet de promouvoir les possibilités pour les hommes et les femmes d’accéder à un travail décent et productif et une protection sociale dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité..
Cher(e) s combattant(te) s de la liberté et de la justice sociale.
En cette journée de célébration du travail, nos pensées vont vers les enseignant(e) s qui sont privés de salaire depuis décembre 2023 mais continuent toujours de donner des cours ou de travailler dans l’administration scolaire sans oublier les braves enseignants et enseignantes contractuels qui souffrent le martyr dans les écoles rurales sans être engagés à la fonction publique depuis près d’une décennie de services gratuitement rendus à l’école de la République et les enseignants du secteur privé qui sont privés du salaire du 9ème mois et des trois mois (03)de vacances Nos pensées vont également à l’endroit des enseignants admis à faire valoir leurs droits à la retraite mais continuent d’être en location dans les bâtiments et appartements privés après plusieurs années de services rendus à la République . Beaucoup d’enseignants victimes de maladies professionnelles ou d’accidents de travail sont alités et abandonnés à leur triste sort. Des enseignantes éloignées de leurs maris et enfants pour nécessité de services ont du mal à obtenir des affectations pour rapprochement de conjoints. Pire, elles ne jouissent pas pleinement de leurs congés de maternité et des droits liés à l’équité et au genre et sont quotidiennement victimes de discriminations et harcèlements de tous ordres du fait des pesateurs sociologiques.
Nos droits et notre qualité de vie sont de plus en plus menacés par la tendance croissante à privatiser nos services publics, par la hausse vertigineuse du coût de la vie avec à la clé des salaires dérisoires et l’inexistence de logements sociaux et de bus scolaires, bref de protection sociale.
Cher(e) s Camarades,
Il est temps pour nous d’être uni(e) s:
- pour que nos voix portent;
pour restaurer le dialogue social,
pour améliorer nos conditions de vie et de travail, - pour que des actions soient prises pour l’engagement des enseignants contractuels communaux, le rétablissement dans leurs droits des enseignants privés de salaire,
- pour qu’ensemble nous appliquons des remèdes à la crise du logement et de transport
- pour que des actions soient prises pour entamer la révision ou l’élaboration d’un nouveau statut particulier .
- :pour que le gouvernements finisse par écouter le cri de cœur des enseignant(e)s de Guinée ;
- pour nous permettre d’aspirer à une vie digne. L’effort humain doit être récompensé à sa juste valeur dans un contexte de restauration de la dignité. Tout ce que nous avons gagné est le fruit des luttes de nos devanciers qui ne sont plus de ce monde. Il nous appartient de continuer le combat en dénonçant l’exploitation, en défendant les droits du travail, l’équité et la justice économique et sociale , en revendiquant des conditions de travail décentes et sécuritaires et en protégeant nos droits durement acquis. . Car seule la lutte paye ! Camarades millitant(e)s et élu(e) s syndicaux,
Les enjeux et défis à relever sont énormes et interpellent tout un chacun à un sursaut syndical, au sens de la responsabilité et du devoir militant par l’accomplissement de nos obligations et le respect de nos lois nationales ( la Loi L0027, portant Statut Général des Agents de l’État et le Code du Travail) et les conventions internationales de l’Organisation Internationale du Travail ( OIT) notamment la Convention 87(1948) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical ; la Convention 98 (1948) sur le droit d’organisation et de négociation collective, la convention 144(1976) sur les consultations tripartites relatives aux normes internationales du travail et la résolution OIT(2002) sur le dialogue social et le tripartisme .La mise en place du Conseil National du Dialogue Social ( CNDS) comme structure de veille et de suivi des protocoles d’accord et conventions signés entre le gouvernement, le patronat et les organisations des travailleurs et fruits du dialogue social permanent, qu’il soit bipartite, tripartite ou tripartite plus, est un acquis pour le mouvement syndical guinéen qui doit être soutenu, renforcé et accompagné pour lui permettre en amont d’actionner les mécanismes de prévention des conflits de travail, de crise de confiance et de déficit de dialogue social entre les acteurs du monde du travail, et en aval pour mettre en mouvement des actions de gestion et de résolution des contentieux issus de ce dialogue de sourd et de cette crise de confiance.
Il revient au gouvernement de jouer pleinement son rôle:
- Créer un environnement propice;
- Créer un cadre juridique et institutionnel conforme aux réalités du monde du travail guinéen ;
- Créer des conditions pour la constitution des organisations indépendantes et
représentatives d’employeurs et des travailleurs; - Entretenir et consolider un cadre permanent de dialogue et de concertation et le respect strict de ses engagements et obligations contractuels mais aussi et surtout de la considération et du respect envers les partenaires sociaux qui ne doivent pas être perçus comme des adversaires mais des collaborateurs.
Le respect mutuel, le haut niveau de confiance, l’acceptation de l’interdépendance la recherche d’un consensus élargi, l’établissement et le maintien de rapports sains, fructueux
et harmonieux entre l’employeur et les employés, leurs représentants et les instances gouvernementales et le respect des engagements pris sont source de cohésion sociale et de stabilité sociale et porteurs d’indicateurs de croissance pour l’économie nationale.
Pour que le gouvernement respecte ses engagements et accorde du respect et de la considération au mouvement syndical guinéen, nous devrons nous mêmes balayer devant notre porte en s’inscrivant dans l’esprit et la lettre des textes qui régissent notre fonctionnement interne mais aussi et surtout la démocratie syndicale et le respect de la sixième fonction du syndicat qui est la fonction de relève en vue de donner de l’engagement, de la force, des énergies nouvelles et des souffles nouveaux à nos réflexions et actions syndicales pour le bien des travailleuses et travailleurs de Guinée et pour l’image de la lutte syndicale.
Au militants à la base, invite leur est faite à s’acquitter de leurs cotisation syndicales. Il est bien de réclamer ses droits, mais il est honorablement bien de s’acquitter de ses devoirs. Car un syndicat fort, indépendant et porteur de résultat est ce syndicat soutenu financièrement à la base par ses militants.
. Enseignantes et Enseignants de Guinée des secteurs public et privé
Le Syndicat National de l’Éducation ( SNE) vous invite à participer en grand nombre à cette mobilisation mondiale, car la solidarité internationale est notre meilleure arme dans la lutte pour les droits des travailleuses et des travailleurs.
Le rendez-vous est donc pris pour ce mercredi 1er mai 2024 à 9h au stade de Coléah dans la commune de Matam derrière la Direction Communale de l’Éducation. Une journée commémorative de ce que représente le travail, pour les travailleuses et travailleurs du monde, de l’Afrique, de la Guinée et particulièrement du secteur de l’éducation et de la formation.
Plus de justice sociale !
Plus de justice économique !
Plus de travail et de salaire décents !
Plus de protection et de sécurité sociale !
Plus de dialogue social constructif et progressiste !
Plus de respect des engagements pris !
Plus de confiance entre acteurs et partenaires sociaux du monde du travail.
Vive les enseignantes et les enseignants de Guinée !
Vive le Syndicat National de l’Éducation ( SNE)!
Vive l’intersyndicale de l’éducation ( FSPE, SLECG, SNE)!
Vive L’USTG !
Vive le mouvement syndical guinéen !
Unis et solidaires, nous serons forts !
Désunis, nous mendierons !
La force des faibles se trouve dans leur nombre.
Camarades salut!
Bonne célébration à toutes et à tous.
Je vous aime bien.
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