La dernière sortie du premier ministre Bah Oury sur TV5, concernant un éventuel glissement du calendrier de la transition fait jaser l’opinion. Bah Oury avait déclaré qu’il n’est pas possible d’organiser la présidentielle fin 2024, comme prévu dans le protocole d’accord signé entre la junte et la Cédéao. Cette sortie qui vient confirmer les rumeurs sur la volonté des militaires de s’éterniser au pouvoir au-delà de 2024, irrite déjà l’opinion.
Le coordinateur national du Fndc qui était l’invité ce lundi, dans l’émission Mirador de Fim FM s’interroge «si ce même Bah Oury, cerveau et organistateur de la manifestation du 28 septembre 2009 qui a connue de centaine de morts peut se permettre de renier ces valeurs et principes pour des intérêts égoïstes et politique politiciens», s’est interrogé Oumar Sylla alias Foniké Menguè sur Fim FM, qui rappelle les douloureux événements du 28 septembre 2009, dont Bah Oury lui-même, en était l’un des meneurs.
«Bah Oury a fait sortir des Guinéens pour empêcher la confiscation du pouvoir par le Cndd en Guinée. Je pense qu’il ne doit pas souiller la mémoire des victimes en accompagnant le Cnrd à confisquer le pouvoir», rappelle Foniké qui estime que le Pm doit des excuses aux victimes. «Je pense que face à l’histoire, Bah Oury ne peut plus rien reprocher à Moussa Dadis Camara et il doit présenter ses excuses aux parents des victimes du 28 septembre», soutient le coordinateur national du front national pour la défense de la constitution.
S’il ne le fait pas estime Foniké, «il va être continuellement frappé par une malédiction qui va perdurer. Il doit savoir déjà que l’histoire le condamne. Si le Général Doumbouya pense que Bah Oury est en train de l’aider ce qu’il n’a rien compris du tout», assure-t-il.
Oumar Sylla assure que les récentes sorties du chef du gouvernement guinéen, n’ébranlera en rien leur mouvement de lutte.
«Et Bah Oury doit savoir que ses dernières sorties sont en train de galavaniser comme pas possible, les militants prodémocratie à lancer de séries de manifestations pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel conformément aux engagements du président de la transition», a-t-il averti et il tient le PM responsable des conséquences qui découleront de ces manifestations.
«Et tout ce qui en résultera de ces manifestations, Bah Oury sera un des principaux responsables. S’il m’écoute qu’il sache un jour il sera derrière les barreaux comme Dadis et tous les autres. Puisque Bah Oury ne peut pas nous dire en 2009, que les militaires ne doivent pas confisquer le pouvoir et qu’en 2024 ce même Bah Oury nous dise que les militaires doivent rester au pouvoir», a dit Foniké Menguè.
Se dirige-t-on vers un bras de fer entre les autorités militaires et la classe politique guinéenne ? En tout cas il en a tout l’ère.
Mamadou Aliou Diallo, pour foutakameen.com
Tél: 622 20 09 70
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