Dans un communiqué conjoint du ministère de l’Environnement, de l’Administration du territoire et des Mines, l’exploitation artisanale de diamant et de l’or a été suspendue sur toute l’étendue du territoire nationale à compter du premier juin 2024, ont décidé les trois départements. Le mobile avancé, c’est «pour les besoins de la campagne agricole en cours, de la restauration écologique et en vue d’éviter les risques d’éboulement des terres…», lit-on dans ledit communiqué.
Cette décision est du goût très amer chez les orpailleurs de Guinée, qui risque de les coûter cher si elle reste maintenue s’inquiètent-ils.
«Nous avons accueilli cette nouvelle avec un cœur très serré parce qu’il n y a pas mal des orpailleurs qui m’ont appelé à propos de ça. Quand vous surprenez comme ça un travailleur de diamant ou de l’or, je ne peux pas dire qu’il va perdre ce qu’il avait mais à 75% il va perdre. Vous n’êtes pas sans savoir que l’orpaillage pendant la saison sèche, il n y a pas assez d’eau. C’est pendant l’hivernage qu’on achète les graviers, on pile et on lave parce qu’il y a de l’eau», explique Amadou Ciré Bah, président des orpailleurs de la Sous-prefecture de Kounsitel.
Ce responsable qui s’inquiète déjà du sort des orpailleurs ainsi que celui de leurs familles, formule des doléances à l’endroit des autorités.
«Nous leur demandons d’avoir pitié des orpailleurs qui ne connaissent rien que l’orpaillage. Parce que si vous envoyez l’orpailleur dans l’agriculture il ne pourra pas, vous l’envoyez dans la vente des habits il ne pourra pas, vous l’envoyez dans la pêche il ne pourra pas. Il ne peut évoluer que dans l’orpaillage, uniquement dans ça. Moi qui vous parle comme ça, je ne peux pas faire autre chose que l’orpaillage. Je vous assure que quand l’activité sera arrêtée, vous allez voir beaucoup de personnes aller en prison parce qu’on travaille avec l’argent des gens. Quel que soit le montant que vous demandez à votre patron il vous donne et ça, c’est pas pour gaspiller, c’est pour financer dans les damans. Vous financez un trou, jusqu’à ce que le trou arrive à sortir dans une semaine ou un mois, on vous dit que l’activité est arrêtée. Qu’est-ce que vous pensez entre le patron et celui qui travaille là-bas ? Ça va barder», alerte notre interlocuteur.
Au cas où les autorités n’entendent pas le cri du cœur de ces orpailleurs, «on va se soumettre à la décision de l’État tout en écoutant aussi notre président national, que je vais nommer monsieur Tidiane Koïta», a fait savoir « Bun Malik » qui indique que les orpailleurs ne compte que sur cette activité pour faire vivre leurs familles.
Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com
Tél : 622 20 09 70
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