Le lycée-collège de la sous-préfecture de Yembéring, relevant de la préfecture de Mali, est un double établissement public qui nécessite un personnel encadrant suffisant ainsi que des équipements scolaires adéquats, compte tenu de sa taille et du nombre élevé d’élèves qu’il accueille. Lors d’un récent séjour dans cette localité, une équipe de la rédaction de foutakameen.com a visité cet établissement, où le proviseur a bien voulu accorder un entretien.
Dans cet échange, Diallo Mamadou Saidou a exposé les nombreux défis auxquels son établissement est confronté.
« Lorsque j’ai été muté ici, il y avait 27 professeurs et 32 élèves au compte du lycée. Durant l’année scolaire 2022-2023, nous avons enregistré 82 admis au brevet, ce qui constitue un grand succès à mettre à l’actif des professeurs, de mes adjoints et des autorités locales de Yembéring. J’insiste sur l’implication de ces autorités, car elles ont aidé à mobiliser les parents d’élèves afin de financer les 12 enseignants contractuels qui dispensaient les cours. Chaque enseignant était rémunéré en fonction du nombre d’heures effectuées. Le total était versé à la fin du mois », explique le proviseur.
Cependant, des difficultés persistent dans le recouvrement de ces montants. À cela s’ajoutent les distances que certains élèves doivent parcourir quotidiennement pour venir à l’école, ce qui constitue un autre obstacle majeur.
« Parfois, il arrive qu’il y ait un écart dans les sommes recueillies. Dans ces cas, c’est l’autorité communale qui comble la différence. Une autre difficulté, c’est le non-fonctionnement du centre informatique, malgré la présence de 25 ordinateurs. L’établissement est très vaste et compte entre 800 et 900 élèves. À l’ouverture de l’année scolaire en cours, nous avions 935 élèves. Je suis peiné de voir un élève de Yembéring accéder à l’université sans maîtrise de l’outil informatique. »
Cette année, le lycée compte 15 groupes pédagogiques contre 16 l’an dernier, ce qui a entraîné l’absence de classes de terminale. Aucun élève ne se présente donc au baccalauréat cette année, car lors de l’année scolaire 2022-2023, aucun n’avait été admis au BEPC.
Le proviseur évoque aussi les conditions de déplacement des élèves :
« Certains habitent loin de l’école. Ce sont leurs parents qui les accompagnent la nuit à l’aide de torches, ce qui les amène souvent à arriver en retard. »
Concernant le centre informatique, Diallo Mamadou Saidou affirme avoir entrepris plusieurs démarches pour le rendre opérationnel, sans succès. À ces problèmes s’ajoute l’insuffisance du personnel enseignant.
« Il y a un mois, cinq professeurs nous ont été affectés, mais seuls trois ont rejoint leur poste. Deux ne sont toujours pas arrivés. Avant leur venue, nous ne comptions que 12 enseignants, dont un est parti à la retraite. C’est avec ce dernier que nous avons signé un contrat. Les autres étaient des chercheurs d’emploi, dont six ont été engagés. Cela a permis d’alléger un peu les difficultés », souligne ce responsable.
Mais le manque d’équipement est tout aussi préoccupant, notamment en ce qui concerne les tables-bancs.
« Les élèves de 7ème, 8ème et 9ème années sont assis par trois. L’État prétend que les tables-bancs sont gratuites, mais n’envoie pas une quantité suffisante. À chaque réunion préparatoire de rentrée à la DPE, nous évoquons ce problème, sans solution jusqu’à présent. Seul le lycée et quelques salles permettent aux élèves de s’asseoir par deux, ailleurs, ils sont trois», se préoccupe-t-il.
Le proviseur souligne également le besoin pressant en outils pédagogiques :
« Nous manquons d’outils pédagogiques. Il n’y a pas de laboratoire pour les cours de biologie et de chimie. Nous souhaitons aussi que l’établissement soit alimenté en électricité. Certains élèves sont prêts à suivre des cours le soir, si l’énergie est disponible. Nous manquons cruellement de romans, de pièces de théâtre et de recueils de poésie. »
Enfin, Diallo Mamadou Saidou insiste sur l’importance de relancer la salle informatique afin que les élèves soient préparés aux exigences des technologies de l’informatique et de la communication. Il appelle à un renforcement du personnel encadrant, aussi bien au niveau administratif que pédagogique, pour offrir une formation de qualité aux élèves de Yembéring.
Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com
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