À l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, commémorée ce samedi 3 mai, une trentaine de journalistes de la région administrative de Labé ont répondu à l’appel de la Direction régionale de l’information et de la communication, avec l’appui du bureau syndical local du SPPG. L’objectif était d’échanger autour du thème retenu pour cette édition : « Informer dans un monde nouveau : L’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et des médias ».
Cette importante rencontre a connu la présence du secrétaire général de la CNTG de Labé ainsi que de plusieurs syndicalistes de la région. Chacun a souligné à la fois les avantages de l’intelligence artificielle dans les médias et les risques liés à une trop grande dépendance à cet outil révolutionnaire.
Kadiatou Teliwel Diallo, directrice régionale de l’information et de la communication, s’est réjouie de la mobilisation autour de la célébration de cette journée.
« Nous sommes aujourd’hui le 3 mai, Journée internationale de la liberté de la presse. Comme à l’accoutumée, la Direction régionale de l’information et de la communication a jugé utile d’impliquer les acteurs des médias locaux autour du thème de cette année, qui porte sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les médias. Dans ce cadre, nous avons approché les responsables de médias ainsi que le syndicat de la presse au niveau régional. Nous avons initié cette session d’échanges qui a mobilisé une trentaine de journalistes et d’acteurs de médias locaux. Nous avons débattu de l’utilisation de l’intelligence artificielle, avec l’appui d’une personne ressource de la région. L’objectif est de permettre aux journalistes d’avoir toutes les informations nécessaires pour bien utiliser l’IA », a expliqué Kadiatou Teliwel Diallo.
Mamadou Samoura, secrétaire général du SPPG Labé, a salué l’initiative de la Direction régionale de l’information et de la communication.
« Nous remercions la directrice régionale de l’information et de la communication pour cet échange, qui a permis d’éclaircir de nombreuses zones d’ombre sur l’utilisation de l’intelligence artificielle par les journalistes », s’en réjouit le journaliste.
Poursuivant, le syndicaliste a dénoncé les pressions exercées sur les journalistes, à l’origine de la chute de la Guinée dans le classement de Reporters sans frontières :
« C’est une désolation. Lors de l’arrivée du CNRD au pouvoir, on nous avait laissé croire qu’ils se réjouissaient du classement de la Guinée en matière de liberté de la presse. Mais 2025 prouve le contraire. Nous avons assisté à une chute vertigineuse de la Guinée dans ce classement. Ce n’est pas étonnant. Quand vous fermez des médias qui emploient plus de 700 personnes, quand vous persécutez des journalistes, c’est le reflet de la gouvernance du CNRD. Nous demandons au gouvernement du CNRD de mettre fin à ces pratiques. La liberté de la presse n’est pas négociable. Il n’y a pas de démocratie sans liberté de la presse. Mais il ne peut y avoir de liberté de la presse sans responsabilité sociale du journaliste. Les journalistes doivent exercer leur métier de façon responsable, en respectant l’éthique et la déontologie. Nous disons halte à l’intimidation des journalistes, halte à toutes ces pratiques qui ne font pas honneur à notre pays », exige-t-il.
Présent à la cérémonie, Elhadj Lamine Sangaré a exprimé sa joie de participer à la célébration et à la remise des cartes du SPPG.
« J’éprouve des sentiments de joie, de satisfaction et de reconnaissance envers les journalistes. Je suis particulièrement satisfait de la remise des cartes de membres du SPPG. Cela me touche profondément, vu le travail que ces journalistes accomplissent sur le terrain malgré les difficultés et les conditions précaires. Je reconnais leur courage, qui mérite d’être salué», déclare ce syndicaliste.
Mamadou Saidou Diallo, expert invité pour parler de l’impact de l’IA sur les médias, a aussi exprimé sa satisfaction :
« Nous avons échangé avec les journalistes sur une thématique très importante : les avantages et les inconvénients de l’intelligence artificielle dans les médias. Nous avons vu comment les journalistes peuvent réellement utiliser l’IA dans leur travail — par exemple, pour corriger un article ou décrypter un son. Mais il existe aussi des risques liés à une dépendance excessive à cet outil. Ce qui a été retenu, c’est qu’il faut intensifier ce type de rencontres pour améliorer les capacités de compréhension des journalistes sur ces technologies. »
La rencontre s’est achevée par une série de recommandations, notamment l’appel aux journalistes à se former à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Le secrétaire général du SPPG Labé a également exhorté tous les journalistes qui ne l’ont pas encore fait à déposer leur demande pour l’obtention des cartes syndicales, afin que le syndicat puisse mieux les représenter.
Abdourahmane Baldé et Boubacar Garki Diallo pour foutakameen.com
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