Après avoir longuement défendu devant l’assemblée générale des Nations-Unies le coup d’État qu’il a perpétré contre le régime d’Alpha Condé le 5 septembre 2021, le président de la transition guinéenne a tenu à rendre responsable les occidentaux, du recul démocratique et économique des pays africains.
À la tribune des Nations-Unies à New York, le Colonel Mamadi Doumbouya, a accusé les grandes puissances de classer les pays africains sous leur influence, avant d’affirmer que l’Afrique n’est ni pro, ni contre telle ou telle puissance.
«C’est pourquoi nous trouvons insultant les cases, les classements qui tantôt nous placent sous l’influence des américains, tantôt sous celle des anglais, des français, des chinois, des russes et même des turcs. Nous ne sommes ni pros ni anti américains, ni pro ni anti chinois, ni pro ni anti français, ni pro ni anti russes, ni pro ni anti turcs. Nous sommes tout simplement pro africains. C’est tout. Nous mettre sous la coupe de telle ou telle puissance est une insulte, du mépris, du racisme vis-à-vis d’un continent de plus d’un milliard trois cent millions de personnes», lâche le Colonel, qui soutient que cette catégorisation, à laquelle est soumise le continent est désormais révolue.
«Il est important dans cette prestigieuse et influente assemblée que l’on comprenne clairement, définitivement que l’Afrique de papa, la vieille Afrique, c’est terminé. Avec une population de plus d’un milliard d’africains dont environ 70% de jeunes totalement décomplexés, des jeunes ouverts sur le monde et décidés à prendre leur destin en main, il est venu le moment de prendre conscience que les structures, les règles issues de l’après seconde guerre mondiale, en l’absence de nos Etats qui n’existaient pas encore sont obsolètes. C’est la fin d’une époque déséquilibrée, injuste où nous n’avions pas droit au chapitre», a-t-il insisté devant les chefs d’États membres de l’organisation.
Cette «infantilisation», dont fait allusion l’homme du 5 septembre, doit cesser renchérit-il. Il demande à l’occident de prendre sa distance avec l’Afrique.
«C’est le moment de prendre en compte nos droits, de nous donner notre place. Mais aussi et surtout, le moment d’arrêter de nous faire la leçon, d’arrêter de nous traiter comme des enfants. Rassurez-vous nous sommes suffisamment grands pour savoir ce qui est bien pour nous. Nous sommes suffisamment matures pour définir nos priorités, pour concevoir notre propre modèle qui corresponde à notre identité, à la réalité de nos populations, à ce que nous sommes tout simplement. Nous vous serions fort reconnaissant de nous faire confiance et de nous laisser mener notre barque comme vous l’avez permis dans certaines régions du monde. En Asie, au Proche et Moyen Orient. Pour ne citer que ceux-là. Cette infantilisation est du plus mauvais effet pour une jeunesse africaine qui s’est émancipée», peut-on lire dans son discours tenu le jeudi 21 septembre au siège de l’ONU.
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