À Labé, de nombreux cultivateurs continuent de vivre de l’agriculture malgré les nombreuses difficultés persistantes surtout pendant la saison pluvieuse. Leur travail acharné contribue considérablement à alimenter les marchés locaux de la région. Ces agriculteurs jouent un rôle essentiel dans l’économie locale.
Malgré les défis liés aux conditions climatiques, au manque d’équipements, à l’accès limité aux intrants agricoles et à l’insuffisance de soutien institutionnel, ils poursuivent leurs activités avec détermination pour nourrir la population.
La rédaction de Foutakameen.com s’est rendue auprès de plusieurs cultivateurs afin d’observer de près les réalités du terrain et les répercussions de ces difficultés sur leur quotidien. Mamadou Saïdou Sow fait partie des agriculteurs durement touchés cette saison.
« Cette année, la saison avait bien commencé. Le maïs se portait bien, mais pour les pommes de terre, malgré un bon semis et un bon labour, elles ont pourri à l’approche des récoltes. Et ce qui est pourri n’est plus utilisable. Nous nous tournons désormais vers les aubergines pour compenser les pertes », témoigne-t-il.
Il ne compte toutefois pas s’arrêter là. En prévision de la baisse de fertilité du sol, il a commencé à planter d’autres cultures pour remplacer progressivement les semences défectueuses.
Chez Mamadou Aliou Sall, l’inquiétude est la même. Retrouvé dans son champ en pleine récolte, il décrit avec amertume les pertes subies.
« Actuellement, notre principal problème est la pourriture des semences que nous comptions réutiliser après la récolte des pommes de terre et du maïs. L’abondance des pluies est notre pire ennemi cette année. Imaginez : on achète un sac d’engrais à un prix élevé, on sème… et on perd tout. C’est vraiment difficile », déplore-t-il.
La pourriture des semences, selon Mamadou Saïdou Sow, s’explique par plusieurs facteurs. Il lance un appel aux autorités pour un appui :
« À mon avis, cette pourriture est principalement due à l’excès de pluies. En saison sèche, elle est beaucoup moins fréquente. Beaucoup d’entre nous préfèrent cultiver pendant la saison des pluies pour éviter les frais d’arrosage. Mais cette année, les pluies ont été trop abondantes », explique-t-il.
Face à ces nombreuses difficultés, les cultivateurs de Labé interpellent les autorités. Ils demandent un accompagnement en matériel de labour, en intrants agricoles, ainsi qu’une aide financière pour faire face aux pertes et garantir une meilleure productivité. Ils espèrent que cet appui contribuera à améliorer leurs conditions de travail et à renforcer la sécurité alimentaire de toute la région de Labé.
Abdourahmane Baldé et Mamadou Dian Diallo pour foutakameen.com
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