Autrefois, les populations de Labé pilaient manuellement le maïs, le fonio, le manioc, le riz et d’autres céréales. Mais cette pratique tend à disparaître grâce à l’apparition progressive de machines fabriquées localement, notamment dans la région de Labé. Ces innovations sont le fruit du travail acharné de soudeurs et de machinistes locaux, à l’image de Maître Béla Diallo, un artisan établi dans la commune urbaine de Labé.
Rencontré dans son atelier, Maître Béla revient sur le parcours qui a conduit à la fabrication de ces équipements et les difficultés auxquelles il est confronté dans l’exercice de son métier.
« Je fais partie de ceux qui ont contribué à la fabrication de moulins à maïs et à manioc. Depuis l’an 2000, je travaille dans ce domaine. Aujourd’hui, nous avons réussi à concevoir des moulins de meilleure qualité capables de piler le maïs, le riz, le fonio ou encore le manioc. Auparavant, nous avions d’énormes difficultés pour nous procurer les matériaux nécessaires, mais désormais, tout est disponible ici à Labé », explique-t-il avec fierté.
Même si des avancées notables sont enregistrées dans la production de ces machines, les artisans locaux font toujours face à plusieurs défis, notamment dans la relation avec les clients.
« Ce que nous faisons contribue au développement de notre pays, mais ce n’est pas sans difficulté. Par exemple, certains clients ne comprennent pas l’importance de la formation à l’utilisation des machines. Ils pensent qu’il suffit d’acheter une machine pour pouvoir l’utiliser, alors qu’une mauvaise manipulation peut entraîner de graves problèmes. Il nous revient alors de leur expliquer, ce qui n’est pas toujours évident », déplore le machiniste.
Conscient du rôle qu’ils jouent dans le développement local, Maître Béla lance un appel à ses collègues artisans, tout comme aux utilisateurs de leurs machines.
« Je demande à tous ceux qui exercent ce métier de le faire avec sérieux et professionnalisme afin de satisfaire pleinement les clients. À ces derniers, je conseille de chercher à bien comprendre le fonctionnement des machines avant de les utiliser. Il faut savoir que nous faisons ce travail pour contribuer à notre manière au progrès de notre nation », conclut le soudeur.
Aissatou Maleya DIALLO, pour foutakameen.com
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