Une semaine après la nomination de Bah Oury au poste de premier ministre chef du gouvernement, le peuple de Guinée est toujours dans l’attente de la composition du nouveau gouvernement. Après l’installation du nouveau locataire du palais de la colombe dans ses fonctions de PM, précédée par la prestation de serment, les yeux sont désormais rivés vers le palais Mohamed V, pour la nomination des autres ministres qui doivent composer le gouvernement.
Mais d’ici là, les commentaires et analyses des acteurs sociopolitiques sur le choix de Bah Oury, continuent. C’est le cas de Abdoul Sakho, coordinateur des FVG – Forces vives de Guinée – qui était l’invité ce lundi de l’édition spéciale de Djoma Médias, Évasion, Fim et Hadafo Médias. Pour cet acteur de la société civile, à partir du moment où l’ancien vice-président de l’Ufdg est devenu premier ministre, il doit minimiser les querelles politiques antérieures et se mettre au-dessus de la mêlée, s’il veut réussir sa mission.
«Il ne doit pas regarder dans le rétroviseur des adversités politiques, c’est-à-dire, tout ce qu’il a eu en terme d’aléas et d’adversités par le passé», conseille Abdoul Sakho.
En ce qui concerne les capacités du nouveau chef du gouvernement à fédérer tous les acteurs au tour de la table de dialogue et son profil, l’activiste estime qu’il est nécessaire de s’interroger sur la volonté politique de la junte.
«Il faut interroger le système de gouvernance du CNRD. Entre le profil de Monsieur Bah Oury et la volonté politique du CNRD, qu’est-ce qui va primer pour faire bouger les lignes ?».
Vouloir minimiser cet aspect, «je pense que une fois encore, nous serons là dans quelques mois à encore humilier un certain nombre de cadres», suppose-t-il.
Pour lui, si les militaires au pouvoir ne regardent pas dans le rétroviseur de deux ans de sa gouvernance, l’on risque encore de se retrouver à la case départ, quelles que soient les qualités de celui qui sera à la tête du gouvernement.
«Quel que soit le profil du premier ministre, quel que soit celui qu’on a envoyé comme premier ministre, si le CNRD ne tire pas les leçons des 30 mois de gouvernance qui nous ont fait que ramener à reculons, une fois encore nous serons là sous peu de temps pour incriminer quelqu’un», présume Abdoul Sakho sur le plateau de Djoma médias.
Mamadou Aliou Diallo
COMMENTS