Accoucher en pleine épreuve et poursuivre l’examen : acte de bravoure ou danger pour la santé ? Le Dr Diallo alerte sur de graves risques sanitaires

Accoucher en pleine épreuve et poursuivre l’examen : acte de bravoure ou danger pour la santé ? Le Dr Diallo alerte sur de graves risques sanitaires

En Guinée, chaque année lors des examens nationaux, certaines candidates enceintes accouchent juste avant les épreuves et retournent immédiatement en salle d’examen, pour continuer la composition craignant d’échouer si elles manquent une seule épreuve. Aucune mesure n’est mise en place par les autorités éducatives pour permettre aux candidats qui se retrouvent dans cette situation de se rattraper après. Craignent l’échec ces filles bravent tous les risques pour affronter les épreuves comme si de rien n’était.

Une pratique alarmante à ne pas minimiser alerte le Dr Ibrahima Sory Diallo, chef du service maternité de l’hôpital régional de Labé.

« Si une candidate accouche à 6h ou 7h du matin et se présente à l’examen à 8h, ce n’est pas normal. C’est très risqué. Il ne faut pas se fier à l’apparence physique, car une fois dans la salle, elle peut faire face à de graves complications comme des saignements, des vertiges, ou d’autres malaises. Après l’accouchement, une femme doit être suivie pendant 42 jours. Ce n’est qu’après cette période que l’on peut dire que les risques sont globalement écartés », explique le Dr Diallo.

Si certains considèrent ce comportement comme un signe de courage, les professionnels de santé, eux, y voient un réel danger pour la mère comme pour le nouveau-né.

« Parmi les complications possibles, il y a les hémorragies, les vertiges, l’enflure du corps, l’anémie qui peut entraîner de fortes migraines, une fatigue généralisée, sans oublier les infections. Pendant les 42 jours qui suivent l’accouchement, le corps d’une femme est extrêmement vulnérable », alerte le médecin.

Le Dr Diallo appelle donc à la prudence et au respect du repos postnatal :

« Le corps d’une femme enceinte subit d’énormes changements. Elle est exposée à de nombreux dangers pendant la grossesse. Pour retrouver sa santé, elle doit impérativement se reposer pendant 42 jours après l’accouchement », conclut-il.

Il serait donc judicieux pour les autorités éducatives de penser à cette situation et de mettre en place des mesures pouvant permettre aux candidates qui accouchent pendant les épreuves, de pouvoir composer sans mettre en danger leur vie ainsi que celle de leurs bébés.

Aissatou Maleya Diallo pour foutakameen.com

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