Aéroport de Labé – une ruelle provisoire ouverte, mais les habitants de Boleya réclament plus: «On nous a oubliés»

Aéroport de Labé – une ruelle provisoire ouverte, mais les habitants de Boleya réclament plus: «On nous a oubliés»

Après s’être mobilisés le 27 février dernier devant les locaux du gouvernorat de la région administrative de Labé pour exprimer leur mécontentement face aux difficultés causées par la réhabilitation de l’aérodrome régional de Labé, les habitants du secteur Boleya, relevant du quartier Tata 1, ont obtenu une issue même si elle est pour le moment temporaire. Les autorités ont entendu leurs doléances et ont rapidement dépêché les responsables chargés de l’exécution du projet pour aménager une ruelle permettant aux riverains de circuler.

Une mesure qui apporte un certain soulagement, mais qui reste insuffisante aux yeux des habitants de Boleya. Thierno Moussa Sall, un résident du quartier, décrit leur calvaire tout en saluant l’acte des autorités.

« Pendant la saison des pluies, nous avons énormément de difficultés à circuler à cause de mauvais état des routes. Notre école ne compte que trois salles de classe, nous n’avons ni hôpital ni marché. Pour tout, nous devons traverser la piste pour rejoindre la ville. Heureusement, après la mobilisation des femmes au gouvernorat, une ruelle a été ouverte. Pour le moment, c’est par là que nous passons », explique ce riverain.

Toutefois, cette route ne sera pas permanente, comme le précisent les autorités mais permet tout de même soulager les habitants de secteur Boleya en attendant qu’une solution pérenne soit trouvée.

« Ils nous ont bien expliqué que cette route est temporaire. Il est impossible d’avoir une voie qui traverse une piste d’atterrissage. Elle nous permet juste de circuler en attendant qu’ils créent une nouvelle route », ajoute Thierno Moussa Sall.

Malgré cette avancée, les habitants de Boleya estiment que leur quartier souffre d’un manque criant d’infrastructures sociaux de base.

« Notre quartier est l’un des plus anciens à Labé, pourtant nous n’avons ni électricité, ni collège, ni eau potable. On nous a oubliés. Nous demandons aux autorités de nous doter au moins d’une route praticable », plaide Thierno Moussa Sall.

Aïssatou Lamarana Diallo partage cette frustration, tout en saluant l’ouverture de la route provisoire.

« Nous sommes satisfaites de cette avancée, mais nous en voulons plus. Nous avons besoin d’une route définitive, d’électricité et d’eau », plaide-t-elle.

Diallo Abdourahmane, un autre habitant, regrette que la route actuelle soit trop étroite pour les habitants du quartier

« C’est la seule route qu’ils nous ont donnée pour éviter de longer la piste. Mais si les travaux reprennent, nous devrons encore nous adapter. Pour moi, le problème est loin d’être réglé», estime-t-il tout en interpellant directement les autorités.

« Je leur demande de déplacer l’aérodrome hors du centre-ville ou, à défaut, de nous proposer une alternative viable, comme la réhabilitation de la corniche de la piste. »

Les habitants de Boleya attendent donc des actions concrètes pour désenclaver leur secteur et améliorer leurs conditions de vie.

Abdoul Karim Baldé pour foutakmeen.com

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