Depuis bientôt deux semaines, c’est un climat de tension qui règne entre les citoyens de la sous-préfecture de Maci et de Gongoré. De violents affrontements ont éclaté entre les habitants de ces deux sous-préfectures voisines toutes relevant administrativement de la préfecture de Pita, dans la région administrative de Mamou. Le conflit entre ces deux localités est parti du bracage d’une moto d’un jeune de Gongoré par des jeunes de Maci selon des témoignages.
Alors que le sous-préfet de Gongoré accuse les citoyens de Maci d’avoir provoqué les tensions, le président de la délégation spéciale de Maci rejette en bloc ces accusations et a donné sa version des faits, dans un entretien téléphonique qu’il a accordé à la rédaction de foutakameen.com.
« Depuis longtemps, de petits conflits opposent ces deux localités. Lorsque nos citoyens se rendent à Gongoré, les jeunes de là-bas (Gongoré) confisquent parfois leurs motos, et cela se passe en pleine journée. Les jeunes se connaissent entre eux, mais si nos citoyens disent être victimes d’agressions, les autorités de Gongoré ne réagissent pas. Cette fois-ci, un jeune de Maci est allé à Gongoré, et on lui a confisqué sa moto en pleine journée. Nous avons informé les autorités de Gongoré, elles nous ont promis de faire le nécessaire pour que la moto lui soit restituée. Cependant, cela n’a toujours pas été fait. Ce retard a exacerbé les tensions entre les jeunes de deux localités, au point qu’il est devenu impossible pour un citoyen de Maci de se rendre à Gongoré et vice-versa », explique le président de la délégation spéciale de MaMaci.
Après plusieurs jours de négociations pour que la paix revienne entre ces deux localités, « le président de la délégation spéciale de Gongoré m’a assuré que le problème était résolu et que les échanges entre les deux localités pouvaient reprendre normalement. De notre côté, nous n’avons jamais attaqué qui que ce soit. Le syndicat de Gongoré nous a même confirmé que les véhicules pouvaient aller à Gongoré sans problème en attendant que la moto soit retrouvée et restituée ».
Suite à cette assurance donnée par le syndicat de Gongoré selon toujours le premier responsable de la Commune rurale de Maci, un chauffeur s’est hasardé à prendre son véhicule pour se rendre à Gongoré. Mais il n’en fallait pas laisse entendre notre interlocuteur
« Entre-temps, un chauffeur de Maci, Maître Lama, devait transporter des boîtes et du ciment, mais il en mmanquat. Il a alors contacté Gongoré où on lui a assuré qu’il pouvait en trouver. Confiant dans l’accord de paix, il a pris son camion et s’est rendu à Gongoré. Malheureusement, à son arrivée, il a été attaqué par les mêmes jeunes. Ils ont même tenté de brûler son véhicule. Les apprentis ont dû fuir et se cacher dans la brousse. C’est n’est qu’à 2 heures du matin qu’ils sont arrivés à Maci », fait savoir Alhousseiny Bah, qui soutient que les jeunes de Gongoré « cherchent des prétextes pour accuser les habitants de Maci, prétendant qu’ils veulent les attaquer. Ce sont les mêmes délinquants qui se font passer pour les gardiens du marché de Gongoré. Ils vandalisent les boutiques des ressortissants de Maci qui se trouvent à Gongoré puis accusent ces derniers de commettre les actes eux-mêmes. Comment un jeune pourrait-il quitter Maci pour aller vandaliser la boutique de son propre frère à Gongoré ? Ces jeunes attendent jusqu’à 2 heures du matin pour s’attaquer aux commerces de nos ressortissants sur le marché de Gongoré », réplique de son côté le président de la délégation spéciale de Maci qui lance un appel à l’endroit des jeunes de sa commune.
« Je demande aux jeunes de Maci de ne pas se rendre justice eux-mêmes. Qu’ils laissent la justice faire son travail. Les sages et les autorités sont là pour gérer la situation. Soyez patients et écoutez leurs conseils », a déclaré Alhousseiny Bah, président de la délégation spéciale de Maci.
Boubacar Diallo pour foutakameen.com
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