Depuis l’annonce par les autorités, du remplacement des conseils des Districts et quartiers, c’est la course contre la montre pour conquérir lesdits conseils, à travers tout le pays. Cette annonce, si elle a été une surprise pour certains élus locaux, c’est tout le contraire chez le président du conseil de quartier de Daka 2, dans la commune urbaine de Labé.
Alpha Oumar Moromi Diallo estime que la tempête qui a emporté les communes, ne va pas laisser les quartiers et les districts.
« Depuis leur prise du pouvoir en septembre 2021, ils ont suspendu la constitution, dissout le gouvernement et l’assemblée nationale, dissout les conseils Communaux. Donc, les conseils de quartiers ne feront pas exception. C’est pour cela je dis que je ne suis pas surpris. Mais de mon côté, depuis la création du quartier Daka 2, je suis le 4ème chef de quartier, les trois autres, personne n’a succédé l’autre de son vivant. Donc si moi, j’ai quelqu’un qui me succède de mon vivant, c’est une grâce pour moi puisque beaucoup de choses que j’ai faites seront vantées de mon vivant », estime le responsable du quartier Daka 2, un des 28 quartiers de la commune urbaine de Labé.
Même si Alpha Oumar Moromi affirme avoir traversé assez de difficultés au cours de son mandat, il reconnait tout de même avoir acquis de l’expérience.
« Nous avons réglé beaucoup de problèmes. Si je prends mon cas, il ne se passe pas un jour sans que des problèmes ne me trouvent. J’ai eu assez d’expérience dans l’exercice de cette mission. J’ai participé à beaucoup de formations, tout projet qui vient à Labé, Daka 2 en bénéficie. Il y a une école qui est en cours de construction, je peux dire que dans toute la région, seul Daka 2 à bénéficié d’un tel projet. Daka 2 a bénéficié de beaucoup de projets, c’est grâce à mes relations. Je prie Dieu que celui qui me succédera le fasse autant que moi, quelqu’un de plus investi que moi pour le quartier Daka 2 », souhaite-t-il.
Le Premier responsable du ce quartier, affirme avoir géré plus de problèmes qu’ils n’en pensait. Mais les militaires agissent sans tenir compte de l’avis de qui que ce soit indique-t-il.
« Le conseil du quartier est composé de quatre personnes. C’est le représentant des sages, le représentant des jeunes, le représentant des femmes et le chef secteur. La majeure partie des problèmes est gérée par ces quatre personnes surtout le chef du quartier. C’est lui qui gère tout et si ça dépasse ses compétences il transfert l’affaire. Heureusement le chef du quartier est très expérimenté. Donc, les militaires ne cherchent pas à savoir si c’est nécessaire ou pas, ils agissent sans consulter ».
Même si certains sont favorables à ce que les quartiers et districts soient gérés par des intellectuels, le chef du quartier de Daka 2 lui, a une autre lecture.
« Il y a des chefs de quartiers qui ne sont pas instruits mais ils font mieux que certains intellectuels. Donc, il ne faut pas exiger à ce que ça soit uniquement des gens qui sont instruits. Il faut plutôt choisir des gens qui connaissent la localité sinon ça sera très compliqué. Mais c’est normal qu’on choisisse des gens instruits puisque ce sont eux qui peuvent élaborer de plan de développement. Ce sont eux qui peuvent faire des projections pour le futur », estime notre interlocuteur.
A la question de savoir s’ils veulent être associés au choix des prochains dirigeants des quartiers, notre interlocuteur dit être disposé à collaborer mais ne serait pas non plus étonné si le contraire se produisait
« Ce que nous savons, le jour où ils vont nous dire de rendre nos fonctions on est prêt et on n’a pas le choix. S’ils nous associe tant mieux puisqu’ils n’ont consulté personne pour dissoudre les conseils Communaux. Ils n’ont pas demandé l’ancien conseil communal pour mettre en place la délégation spéciale. Donc, s’ils ne nous consultent pas, ça ne nous surprendrait pas », indique ce responsable local qui ne partage pas l’avis de ceux qui estiment qu’il faut systématiquement écarter les illettrés de la gestion des localités. Agir ainsi risque des produire un résultat contre-productif pense-t-il.
« Mais si on écarte tous ceux qui maîtrisent la gestion des quartiers il sera très compliqué à l’avenir. Chaque quartier à des spécificités. Chaque chef de quartier sait comment il se démerde pour harmoniser les choses. Il y a souvent des cotisations qui se font chacun sait comment il procède pour recouvrer ces cotisations. Beaucoup d’activités se font à l’interne, c’est lui qui sait quels moyens il emploie pour gérer tout cela. Souvent des transformateurs sont grillés, les cimetières sont à entretenir, les routes sont à réparer, des enfants sont ramassés et déposer chez les chefs de quartiers, il y a des accidents. Seuls les chefs de quartiers savent comment ils gèrent tout ça. Je vous assure c’est pas facile et donc si celui qui vient n’a pas de moyens encore moins des stratégies pour faire appel à des partenaires, le quartier ne fera que régresser », dit être convaincu Alpha Oumar Moromi Diallo, le chef du quartier de Daka 2, dans la Commune Urbaine de Labé.
Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com
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