La reconstruction de la route Labé–Mamou, longtemps considérée comme l’un des axes les plus dégradés et pénibles du pays, a été officiellement lancée le samedi 29 novembre 2025, dans la sous-préfecture de Garambé, relevant de la préfecture de Labé. La cérémonie, présidée par le Premier ministre Amadou Oury Bah, a réuni le ministre des Infrastructures Laye Sékou Camara, plusieurs membres du gouvernement ainsi que des cadres de l’administration publique et des citoyens de Labé.
Cette route, devenue un véritable calvaire pour les usagers, a causé durant des années des souffrances, des pertes économiques et de nombreux accidents. Les populations de Labé, rencontrées après le lancement, ont largement salué cette initiative très attendue.
Mamadou Lamarane Baldé, chauffeur, décrit l’ampleur des difficultés vécues :
« S’il arrive à mener ce travail, cela va vraiment nous aider à résoudre beaucoup de problèmes liés à la route. Ces dernières années, les usagers ont énormément souffert. Il y a même des personnes qui ont perdu la vie à cause de l’état de la chaussée. Parfois, la circulation est complètement bloquée, surtout vers Dalaba. Les gros porteurs peuvent rester plus de trois jours sans passer, alors qu’ils transportent des marchandises qui peuvent vite se gâter. Les pannes et les accidents sont très fréquents », raconte-t-il.
Maître Boubacar, un autre usager régulier de l’axe Labé-Conakry, souligne la lenteur imposée par le mauvais état de la route.
« La distance entre Labé et Mamou est d’environ 150 km, mais on peut passer jusqu’à 8 heures sur la route pour éviter les pannes », explique ce chauffeur.
Pour l’achèvement des travaux, le Premier ministre Amadou Oury Bah a annoncé un délai de 30 mois, soit 2 ans et 6 mois. Une durée jugée longue par certains citoyens interrogés, mais que d’autres relativisent. Boubacar nuance :
« Même s’ils dépassent le délai, l’essentiel est que le travail soit bien fait et satisfaisant », estime-t-il.
Dans son allocution, le Premier ministre a également annoncé son retour prochain à Labé pour le lancement des travaux de reconstruction de la route Labé–Tougué, passant par Dionfo et Koubia. Une autre promesse saluée par les populations.
« La reconstruction des routes est indispensable pour la libre circulation. Nous souffrons énormément », souligne Boubacar Barry.
Quant à Abdoul Aziz, il se montre à la fois optimiste et prudent :
« Si le gouvernement réalise vraiment ces promesses, ce sera une bonne chose. Mais nous avons l’habitude d’entendre ce genre d’engagements en période de campagne. »
Les interlocuteurs ont également lancé un appel aux autorités concernant les personnes qui pourraient être déguerpies lors des travaux.
« Nous demandons le dédommagement de ceux qui seront touchés par les travaux. Mais nous conseillons aussi aux populations d’éviter de construire trop près des routes, car cela a des conséquences », concluent des chauffeurs.
Il reste maintenant à savoir si les travaux seront effectivement achevés dans les 30 mois, comme annoncé par le Premier ministre. L’avenir nous édifiera.
Aissatou Maleya Diallo, pour Foutakameen.com
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