Après le scrutin référendaire tenu le dimanche 21 septembre 2025, la tension est montée d’un cran à Labé. Plusieurs agents de bureaux de vote (BV) se sont rassemblés devant la préfecture pour exiger le paiement intégral de leurs primes. Ils accusent certains responsables locaux notamment la direction préfectorale des élections selon eux, d’avoir détourné une partie des fonds destinés à la formation et à l’organisation du jour du scrutin.
Après cette révolte, la rédaction de foutakameen.com a mené une enquête pour tenter de savoir les dessous de cette affaire qui cristallise les débats. Selon les documents consultés par notre rédaction, le budget alloué à la formation des membres des bureaux de vote et à la gestion du scrutin dans la préfecture de Labé s’élève à 2 692 500 000 francs guinéens.
Ce montant couvre les 13 sous-préfectures ainsi que la commune urbaine (CU) de Labé, avec un total de 606 centres de vote, 744 bureaux de vote et 188 706 électeurs inscrits.
À titre d’exemple, la commune urbaine de Labé, qui compte 310 bureaux de vote et 1 550 membres de BV, devait bénéficier d’un budget de 1 122 390 000 GNF.
De son côté, la sous-préfecture de Popodara, avec 54 bureaux de vote et 270 membres de BV, disposait d’une enveloppe de 195 670 000 GNF. Les autres sous-préfectures, comme Hafia, Dalein, Daralabé ou encore Touountouroun, avaient également des prévisions budgétaires détaillées, allant de plusieurs dizaines à des centaines de millions de francs guinéens.
Les rubriques couvertes par ces budgets incluaient la location de salles, les pauses-café et déjeuners, les frais de transport aller-retour, les primes de formation, les matériels didactiques, la couverture médiatique, ainsi que les primes du jour du scrutin (président, vice-président, secrétaires, assesseurs et agents chargés de l’acheminement des PV).
Plusieurs manifestants accusent des responsables locaux d’avoir détourné une partie des fonds destinés aux membres des bureaux de vote. Une situation qui, selon eux, sape la crédibilité du processus électoral et jette un doute sur la transparence de la gestion des ressources publiques.
Malgré ces prévisions chiffrées, les agents rencontrés affirment n’avoir reçu que des montants très en deçà de ce qui était prévu.
« Nous avons travaillé toute la journée du référendum sans manger et suivi une formation, mais nos primes ont été réduites sans explication. On nous a donné des miettes », dénonce un agent en colère.
Foutakameen.com vous propose ci-dessous les document du budget alloué aux agents des bureaux de vote, couvrant la formation, la nourriture, le transport, le jour du scrutin ainsi que l’acheminement des procès-verbaux :
Cette affaire, qui met en lumière des écarts entre les montants budgétisés et ceux effectivement perçus, pourrait bien relancer le débat sur la gestion des fonds électoraux en Guinée, notamment dans les zones de l’intérieur du pays.
Affaire à suivre…
Foutakameen.com
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