Censure des médias privés en Guinée: Bah Oury accuse les patrons de presse d’être l’auteur de leur propre malheur

Censure des médias privés en Guinée: Bah Oury accuse les patrons de presse d’être l’auteur de leur propre malheur

La censure des médias privés en Guinée et la fermeture totale de certains constituent une préoccupation majeure dans le pays. C’est un sujet qui polarise les débats dans l’opinion. Gouvernement et hommes de médias se rejettent la responsabilité sur le sort que travesent les médias privés depuis le putsch du 5 septembre 2021.

Le premier ministre chef du gouvernement qui présentait lundi, la politique générale de son gouvernement, au Cnt – Conseil national de la transition-, organe qui sert d’assemblée nationale, a tenté une nouvelle fois de justifier la situation douloureuse que travesent les médias en cette période de transition.

Bah Oury a tout d’abord expliqué ce qui a prévalu à la création de l’organe d’autorégulation des médias, tout en assumant la décision du gouvernement de fermer certains médias.

«Lorsque j’ai eu le feu vert du président, je les ai invité le 2 mai pour leur dire voilà la situation il faut que vous soyez des professionnels. C’est-à-dire respecter les principes de la déontologie du métier de journaliste. Et ils ont décidé eux-mêmes de mettre en place une charte d’autorégulation. La sanction est tombée le 21 mai et le 22 mai je reçois la charte d’autorégulation donc c’est le médecin après la mort. Nous leur avons tendu la main j’ai pris la responsabilité d’engager ma crédibilité en pensant qu’à travers ça, qu’ils auraient compris qu’il y a nécessité d’améliorer le processus de l’exercice du métier du journalisme dans le pays», a expliqué le premier ministre devant les membres de son gouvernement, les présidents des institutions et les corps diplomatiques accrédités en République de Guinée.

À ceux qui pensent qu’il y a une main du gouvernement derrière la création de cet organe d’autorégulation, Bah Oury tente de se justifier.

«Ce n’est pas une injonction, ce sont les responsables des organes de presse qui ont estimé qu’il y a eu de sérieux dérapage et qui ont préconisé un mécanisme d’autorégulation interne qui n’a rien à voir avec la haute autorité de la communication. Donc ce n’est pas une injonction et ce n’est pas le gouvernement qui leur a dit il faut coûte que coûte faire une charte d’autorégulation», estime-t-il en insistant sur un supposé dérapage de ces médias sans apporter de preuves d’un quelconque dérapage.

«La liberté de la presse ne veut pas dire, une licence absolue pour insulter, pour diffamer. S’il n y a pas de respect ou l’irrespect devient la valeur, ça ne sera plus la république, on aura plus d’institutions, ça sera la jungle», a justifié le numéro un du gouvernement guinéen.

Pendant ce temps, le syndicat de la presse animait une conférence de presse lundi, pour annoncer des actions de riposte afin de faire revenir le gouvernement sur ça décision qu’il qualifie d’illégal, alors qu’au même moment le premier ministres présentait à l’hémicycle, la politique générale du gouvernement.

Mamadou Mouctar Diallo, pour foutakameen.com

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