Cherté des loyers à Labé : les commerçants victimes de leur rivalité ?

Cherté des loyers à Labé : les commerçants victimes de leur rivalité ?

À Labé, les loyers des magasins connaissent une hausse spectaculaire, atteignant parfois 3 000 000 GNF pour une simple boutique. Cette flambée des prix, dénoncée par de nombreux commerçants, résulte d’une absence de régulation et de rivalités internes, selon Mamadou Saliou Sow, président de la chambre préfectorale du commerce.

Interrogé par Foutakameen.com, le président a précisé que son institution n’intervient pas dans la fixation des loyers.

« La chambre de commerce n’est pas impliquée dans la location des magasins. C’est un accord entre commerçants et propriétaires. Malheureusement, ce sont les commerçants eux-mêmes qui favorisent la hausse des loyers», regrette-t-il.

Il attribue cette situation aux rivalités entre commerçants, expliquant que certains n’hésitent pas à offrir des sommes plus élevées aux propriétaires pour déloger leurs concurrents.

« Un commerçant, animé par la jalousie, peut proposer un loyer supérieur au propriétaire d’un magasin bien fréquenté pour récupérer l’espace. Et le propriétaire, souvent motivé par l’appât du gain, cède à ces propositions, au détriment de l’actuel locataire», dénonce notre interlocuteur.

Mamadou Saliou Sow estime que la responsabilité est partagée entre commerçants et propriétaires.

« C’est le commerçant qui donne de la valeur au magasin. Sans lui, ce n’est qu’une maison vide ».

Toutefois, il soutient que son institution a des limites dans la mise en location des magasins.

« La chambre de commerce ne peut pas interférer dans les accords entre locataires et bailleurs. Cependant, nous avons le pouvoir d’agir sur les prix des denrées en cas de hausse injustifiée. Mais pour les loyers, c’est une autre affaire».

Face à cette anarchie, le président propose une solution : la création d’un syndicat des commerçants.

« Un syndicat pourrait encadrer les contrats de location, imposer des règles et protéger les commerçants contre les abus. Ainsi, un propriétaire ne pourrait pas augmenter unilatéralement le loyer ou évincer un locataire sans respecter les termes du contrat», propose ce responsable.

Cependant, Mamadou Saliou Sow reconnaît que la mise en place d’un tel syndicat nécessiterait une volonté collective, difficile à obtenir dans un environnement marqué par des rivalités.

Les loyers varient considérablement selon les quartiers, rendant le commerce de plus en plus difficile à Labé. Certains magasins se louent à 1 000 000 GNF, d’autres à 1 500 000 ou même 3 000 000, avec des avances d’un an exigées selon le président de la chambre préfectorale du commerce de Labé.

« Les commerçants sont complices de leur propre malheur », déplore le président.

La question qui reste posée est celle de savoir si les commerçants parviendront-ils à s’organiser pour inverser la tendance ou continueront-ils à se nuire mutuellement ?

Mamadou Aliou Diallo pour foitakameen.com

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