Commune rurale de Sannou : le paradoxe d’un marché qui ne rapporte que 35 000 GNF par semaine à la commune

Commune rurale de Sannou : le paradoxe d’un marché qui ne rapporte que 35 000 GNF par semaine à la commune

Dans la sous-préfecture de Sannou, située dans la préfecture de Labé, le marché hebdomadaire peine à jouer son rôle de principale source de revenus pour la collectivité. Avec ses cinq districts et ses cinquante-quatre secteurs, la commune ne perçoit plus que 35 000 francs guinéens par semaine, une recette insignifiante comparée aux potentialités de ce grand centre d’échanges commerciaux. 

Malgré le nombre important de boutiques, de magasins et de commerçants présents, le marché de Sannou n’est plus un lieu de bénéfice pour la commune rurale. Les commerçants et certains syndicalistes refusent de s’acquitter de leurs taxes, ce qui impacte directement le fonctionnement de la collectivité apprend-on des autorités communales.

Interrogé par notre rédaction, le président de la délégation spéciale de Sannou, Mamadou Cellou Diallo, rejette la responsabilité de cette situation sur les commerçants.

« Les principales activités génératrices de revenus dans notre commune sont le commerce, l’agriculture, le maraîchage et l’élevage. Mais le marché hebdomadaire, qui devait constituer une source de revenus pour la collectivité, ne rapporte pratiquement rien. Depuis notre arrivée, nous n’avons rien gagné de ce côté », explique-t-il.

Il revient également sur la gestion des recettes du marché :

« Au départ, nous avons dépêché un receveur qui avait mobilisé 120 000 GNF. Sur ce montant, il devait garder 50 % et verser l’autre moitié à la commune. Mais lorsque nous avons expliqué cela aux présidents de district, ils ont contesté et un autre citoyen s’est porté volontaire pour faire le recouvrement. Finalement, il n’a rapporté que 35 000 GNF. Depuis, c’est ce montant que nous percevons chaque semaine », ajoute-t-il, déplorant le manque de contribution locale.

Le président de la délégation spéciale souligne que le problème ne date pas d’aujourd’hui.

« Le marché hebdomadaire n’est plus un lieu de recouvrement depuis le régime précédent. Nous avons tenté d’expliquer aux commerçants que c’est à travers ce marché que la commune peut avoir des moyens pour financer des projets de développement, mais eux estiment que c’est à l’État d’envoyer de l’argent, pas à eux de payer des taxes », regrette Mamadou Cellou Diallo.

Face à cette impasse, les autorités locales envisagent la construction d’un nouveau marché, mieux organisé et soumis à des règles strictes :

« Toute personne qui voudra s’y installer sera obligée de payer ses taxes », prévient-il.

En attendant, c’est grâce à l’appui des ressortissants que la commune continue de fonctionner. Ces derniers contribuent régulièrement au financement de projets locaux, notamment dans le désenclavement.

« Par la grâce de Dieu, nous pouvons compter sur nos ressortissants, installés en Guinée et à l’étranger. Ils viennent en aide à leurs familles et à toute la localité. Plusieurs routes ont été ouvertes grâce à leurs contributions. Nous sommes très satisfaits de leurs efforts et j’appelle ceux qui vivent ici à se donner également la main pour le développement de Sannou », exhorte le président de la délégation spéciale.

Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com

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