Crise de viande à Dalein : une seule vache abattue chaque mercredi à la boucherie, malgré une forte demande

Crise de viande à Dalein : une seule vache abattue chaque mercredi à la boucherie, malgré une forte demande

À Dalein, sous-préfecture située à 30 kilomètres du centre urbain de Labé, l’approvisionnement en viande est devenu un véritable casse-tête pour les habitants. Les bouchers peinent à obtenir des vaches à immoler, surtout en saison pluvieuse. Entre la mort des animaux causée par l’ingestion de plastiques, le manque d’infrastructures de conservation et l’absence d’eau potable à la boucherie, la situation inquiète aussi bien les professionnels que les consommateurs.

À Dalein, le plus grand marché hebdomadaire se tient chaque mercredi. Ce jour-là, les habitants peuvent se procurer de la viande fraîche. Mais même ce jour-là, l’offre reste limitée. « Nous n’arrivons à immoler qu’une seule vache par semaine », confie Mamadou Yéro, vice-président des bouchers de Dalein.

La rareté des bêtes est particulièrement marquée en saison pluvieuse, période durant laquelle il est difficile d’obtenir une ou deux vaches par semaine. En saison sèche, la situation est encore plus critique. Selon Mamadou Yéro, cette pénurie est due à la consommation de plastiques et de déchets par les animaux, ce qui entraîne leur mort prématurée.

« Dans plusieurs secteurs de Dalein, il n’y a plus de vaches. Les feux de brousse sont interdits et les arbres ne sont pas coupés, mais ce sont les plastiques et les habits usés que les vaches consomment et qui les tuent », explique-t-il.

Mamadou Yéro, président des bouchers de Dalein

Malgré cette pénurie, le prix du kilo de viande reste stable à 50 000 GNF. Les consommateurs, bien que conscients de la rareté du produit, se disent satisfaits du prix. Cependant, l’offre est largement en deçà de la demande.

« Nous ne pouvons pas immoler deux vaches par semaine, car nous n’avons pas de congélateur pour conserver la viande non vendue », regrette le vice-président des bouchers.

Au-delà du problème d’approvisionnement, les conditions d’hygiène posent un autre défi majeur. La boucherie de Dalein ne dispose que d’un seul robinet selon ce responsable interrogé par un reporter de votre quotidien en ligne foutakameen.com.

« Nous sommes obligés d’aller puiser de l’eau dans les marigots pour nettoyer le local », déplore Mamadou Yéro. Une situation qui met en lumière les difficultés structurelles auxquelles font face les bouchers et qui soulève des inquiétudes sanitaires.

Pour lui, la solution passe par la lutte contre l’usage abusif des sachets plastiques.

« La population doit réduire l’utilisation des plastiques, car ils polluent l’environnement et tuent les animaux », plaide-t-il.

Entre rareté de viande, manque d’infrastructures et absence d’eau courante, la boucherie de Dalein illustre les défis d’un secteur vital mais fragilisé, où les professionnels peinent à répondre à la demande croissante des populations. A cause de l’insuffisance de la viande certains habitants sont obligés d’acheter de la viande à Labé lorsqu’ils ont une cérémonie. Sauf qu’avec cette alternative, ils sont obligés de payer le transport sans parler du prix de la viande. Donc, ce qui constitue pour eux une double dépense.

Laouratou Diallo pour foutakameen.com

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