Crise sanitaire à Horé-Dimma (Tountouroun) : les logements d’enseignants transformés en poste de santé de fortune

Crise sanitaire à Horé-Dimma (Tountouroun) : les logements d’enseignants transformés en poste de santé de fortune

Foutakameen.com s’est entretenu avec Abdoulaye Diallo, le président du district de Horé-Dimma pour faire le point sur les défis auxquels est confrontée cette localité de la sous-préfecture de Tountouroun, préfecture de Labé. Manque d’infrastructures de base, difficultés d’accès et pénurie d’eau sont au cœur des préoccupations des citoyens de ce district. Historiquement un simple secteur, Horé-Dimma est aujourd’hui le neuvième district de la sous-préfecture de Tountouroun. Selon M. Abdoulaye Diallo, ce district est divisée en quatre secteurs principaux : Horé-Dimma Centre, Thiaguil, Féto et Thiaghé.

Horé-Dimma dispose d’une école primaire de cinq salles qui fonctionne depuis 1988.

« L’éducation est primordiale, car une personne non instruite a peu de chance de s’en sortir dans notre monde actuel », a souligné le président du district.

Grâce à la collaboration avec les habitants de la localité, les autorités locales de Tountouroun, l’école a obtenu d’excellents résultats. Cette année, le taux de réussite à l’examen d’entrée en 7ᵉ année a atteint 100 % selon notre interlocuteur. Un record au niveau de la sous-préfecture. L’établissement compte actuellement 155 élèves, encadrés par une équipe d’enseignants fonctionnaires et contractuels.

Malgré cette réussite, un problème majeur subsiste : la distance entre le district et le collège de Tountouroun.

« Nous venons d’avoir une réunion avec les parents d’élèves admis pour trouver des solutions. La distance est un obstacle, surtout pour les filles qui sont les plus nombreuses à avoir réussi cette année. Nous devons prendre les dispositions nécessaires pour qu’elles puissent poursuivre leur scolarité », a expliqué le premier responsable du district.

Abdoulaye Diallo, président du district de Horé-Dimma (sous-préfecture de Tountouroun-Labé)

En matière de santé, la situation est précaire. Les quatre secteurs du district ne disposent que d’un seul poste de santé, installé dans un bâtiment initialement destiné à loger les enseignants.

« Ce poste de santé ne répond pas aux critères de base », a admis M. Diallo. Il se compose de quatre compartiments : une salle de consultation, une salle d’hospitalisation, une salle d’accouchement et le logement du chef de poste.

« Tountouroun centre, Dalein et les autres localités sont trop éloignées. Avec le soutien des habitants et après avoir plaidé auprès de la Direction Régionale de la Santé de Labé, nous avons réussi à obtenir ce poste, en attendant mieux. Nous demandons humblement aux autorités de nous aider à construire un véritable centre de santé qui répond aux normes », plaide-t-il.

L’agriculture est l’activité principale de la population. Les habitants cultivent du maïs, des aubergines, des pommes de terre, des choux et des carottes. Cependant, le développement local est freiné par le manque de routes praticables et la pénurie d’eau.

« À partir du mois de décembre, les marigots s’assèchent. Nous avons beaucoup d’espace à cultiver, mais sans eau, c’est impossible. Avec des forages, nos jeunes qui sont en ville pourraient revenir investir et travailler ici. »

Le district se trouve également à la source du fleuve Gambie.

« Il est formellement interdit de couper les arbres, ce qui est une bonne chose. Avant, nos parents devaient aller emprunter des champs à Dalein ou Popodara pour cultiver du fonio, car la forêt classée est très proche », affirme le président du district.

Le président du district s’inquiète également de la dégradation de la source du fleuve Gambie.

« Chaque année, l’éboulement de la terre et les fissures font que la source se ferme petit à petit. »

Pour lui, il est urgent d’agir.

« Nous sollicitons l’aide du gouvernement et des ONG pour protéger cette source qui a une importance capitale. Même si nous, la population locale, n’en bénéficions pas directement, des milliers de personnes viennent la visiter. Le manque d’aménagement ne leur permet pas de rester longtemps sur place », a-t-il indiqué.

Laouratou Diallo pour Foutakameen.com

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