A l’occasion du lancement du Daaka annuel de Leyminanko – une retraite spirituelle -, qui a débuté ce mercredi 19 février 2025, dans la sous-préfecture de Tountouroun (préfecture de Labé), pour cinq jours de prière et de bénédiction, le Grand Imam de Labé, Elhadj Mamadou Badrou Bah, a adressé un message poignant aux fils du Foutah. Lors de cette rencontre religieuse qui réunira plusieurs fidèles musulmans de la Guinée et des pays voisins, l’imam a insisté sur la nécessité pour les fils du Foutah d’investir davantage dans leur région d’origine.
Ce, pour conserver l’héritage de leurs parents. Il déplore d’ailleurs le dépeuplement des villages.
« Quand tu sors du Foutah, tu trouveras que les fils du Foutah sont un peu partout dans le monde. Nous demandons à Dieu de les protéger, de leur faciliter la vie et de les ramener dans les meilleures conditions. Nos parents n’ont pas fondé ces localités simplement pour qu’un village y existe, mais pour qu’ils perdurent. Ils ont fourni des efforts à leur époque, passant par tous les moyens pour subvenir à leurs besoins sans voler ni tricher. Ils pratiquaient l’agriculture, l’élevage et le commerce pour assurer leur subsistance. Les terres qu’ils cultivaient existent toujours, leurs troupeaux et leurs commerces aussi. Faisons preuve de vigilance et tournons-nous vers le Foutah», exhorte l’inspecteur régional des affaires religieuses de Labé.
Le Grand Imam a exprimé ses inquiétudes quant au dépeuplement progressif des villages du Foutah. Une situation qui semble prend de l’ampleur du jour au lendemain.
« De nos jours, on peut trouver un village où il y a de belles maisons, de l’électricité, de l’eau, mais où il n’y a plus personne. Si nous ne faisons pas attention, nous risquons de perdre beaucoup de choses. Que chacun réfléchisse. Un aventurier est un aventurier, mais chez toi, c’est chez toi, c’est là où tu te sentiras toujours le plus à l’aise», laisse-t-il entendre.
De ce fait, le prédicateur a également insisté sur la responsabilité de ceux qui ont les moyens d’investir au Foutah.
« Ceux qui sont nés ici partent s’installer ailleurs de manière permanente sans jamais revenir. Ils commencent par vouloir enseigner à leurs enfants, puis à leurs petits-enfants, et ainsi de suite. Celui qui ne revient pas ne peut pas espérer que ses enfants ou petits-enfants reviennent. Que chacun œuvre pour éviter cela. Ce n’est pas difficile. Les jeunes pointent du doigt le manque d’emploi. Ceux qui ont les moyens d’investir doivent le faire, car on ne doute pas de leur amour pour le Foutah. Aidons le Fouta en créant des emplois pour les jeunes », plaide le premier imam de la grande mosquée de Karamoko Alpha mo Labé.
Par cet appel solennel, le Grand Imam de Labé exhorte les fils du Foutah à se tourner vers leur terre natale et à y investir pour assurer un avenir durable à la région. Un message fort qui résonne avec les défis actuels de l’exode rural et de la désertification des localités historiques du Foutah.
Mamadou Aliou Diallo et Abdoul Karim Baldé pour foutakameen.com
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