Après avoir exploré le quotidien des cambistes, de conducteurs de moto-taxis, des agriculteurs et de tant d’autres secteurs d’activités de Koundara, notamment l’éducation et la culture, l’équipe de rédaction de Foutakameen.com et TV s’est intéressée à une autre activité essentielle de Badiar : la vente de glace. Cette activité, bien que cruciale pour la population, est marquée par de nombreuses difficultés dues à l’absence d’électricité à Koundara.
Pour répondre aux besoins des habitants, les vendeurs de glace doivent se rendre jusqu’à Madina Gounass, une localité voisine au Sénégal, où l’électricité est disponible en permanence. Mamadou Lamarana Diallo, vendeur de glace, explique.
« Nous allons à Madina Gounass, surtout en période de ramadan, mais pas seulement. Ici à Koundara, nous n’avons pas d’électricité, et il fait très chaud. Les habitants souffrent énormément, c’est pourquoi nous sommes obligés de prendre des motos pour aller chercher de la glace à Madina Gounass et la revendre ici. Une fois à Koundara, certains utilisent des véhicules pour la transporter, mais la plupart d’entre nous se servent de motos. Nous avons des points de vente fixes où les gens viennent acheter. Généralement, nous ne pouvons faire qu’un seul voyage par jour. Parfois, la glace s’écoule rapidement, mais des fois, il en reste », témoigne ce importateur de glace.
L’absence de courant électrique complique cette activité déjà éprouvante. Mamadou Lamarana Diallo appelle les autorités à agir.
« Nous demandons aux autorités de nous fournir de l’électricité de manière régulière. Ici, à Koundara, nous souffrons énormément. Cette préfecture fait partie des plus chaudes, et sans électricité, les populations sont vraiment en détresse. Aller jusqu’à Madina Gounass au Sénégal pour chercher de la glace c’est non seulement honteux, mais aussi coûteux. À chaque voyage, nous devons obtenir un laisser-passer et payer 2 000 francs CFA à Linkeri. Si tu n’as pas une carte d’identité, c’est un autre problème. En plus de l’absence d’électricité, nous manquons également de routes praticables. Tout cela complique notre quotidien », indique-t-il.
Mamadou Oury Diallo, un autre vendeur de glace, explique comment il s’est lancé dans cette activité.
« Avant, j’étais conducteur de moto-taxi et je livrais de la glace pour quelqu’un. Quand j’ai vu que ça marchait, j’ai décidé de me lancer moi-même. À cause de la chaleur, nous allons chercher de la glace à Madina Gounass. Là-bas, il n’y a pratiquement pas de coupures d’électricité. Une glace coûte 50 francs CFA à Madina Gounass, et nous la revendons ici entre 3 000 et 5 000 francs guinéens. Nous partons vers 14 h, passons la nuit là-bas, puis revenons le lendemain. Une fois de retour, nous avons des clients réguliers, et certains achètent même sur le trajet », explique cet autre vendeur.
Cependant, il déplore l’impact de l’irrégularité de l’électricité à Koundara.
« Tout cela est dû à l’absence d’électricité. Parfois, nous avons du courant de 19 h à minuit seulement, ce qui ne permet pas de congeler quoi que ce soit. Et quand il y a coupure, on nous dit qu’il y a une rupture de gasoil. Cela complique énormément notre travail», renchérit Mamadou Oury.
Le manque d’électricité à Koundara reflète un problème plus large qui affecte de nombreuses villes en Guinée. L’absence d’infrastructures électriques et routières limite les opportunités économiques et aggrave les conditions de vie des populations. Jusqu’à quand cette situation perdurera-t-elle ? Les autorités sont appelées à agir pour offrir un quotidien plus digne aux habitants de Koundara et d’ailleurs.
Mamoudou Talibé Baldé pour foutakameen.com
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