La disparition d’enfants devient un phénomène récurrent dans tout le pays. Pas une semaine, ni même un mois, ne passe sans qu’on n’entende parler d’un enfant porté disparu. L’équipe de Foutakameen a recueilli les réactions de quelques citoyens, qui pointent du doigt la négligence parentale et l’insécurité croissante comme étant les principales causes de ces disparitions récurrentes.
Thierno Mohamed Diallo, déplorant cette situation, insiste sur la responsabilité des parents.
« C’est une situation très inquiétante. Si, dans ton propre pays, quelqu’un peut venir te kidnapper sans que personne ne le sache, c’est alarmant, tant pour les citoyens que pour les parents. Mais, selon moi, les parents ont une part de responsabilité. Certains ne font pas attention à leurs enfants et les laissent errer dans les rues sans surveillance. Certes, il est difficile de suivre son enfant partout où il va. Mais, par exemple, si tu l’emmènes à l’école, il faut te sacrifier pour aller le chercher. C’est, à mon avis, le seul moyen de les protéger », laisse entendre ce citoyens rencontré dans les rues de la commune urbaine de Labé.
Bien que la responsabilité des parents soit mise en cause, Hassanatou Diallo, mère de famille, botte en touche ces accusations et souligne les défis liés à la surveillance des enfants.
« Nous surveillons nos enfants, mais ce n’est pas toujours facile. Tu peux les laisser jouer à un endroit, puis revenir pour constater qu’ils ont disparu. Tu es alors obligée de parcourir tout le quartier pour les chercher. Dire à un enfant qu’il ne doit pas sortir jouer, c’est quasiment impossible. La seule chose que nous, mères de famille, pouvons faire, c’est de savoir où ils jouent et avec qui ils se trouvent, afin d’assurer leur sécurité. Je demande aux autres mères de faire de même», justifie-t-elle.
De son côté, Ismaël Diakaby appelle les pères de famille à s’impliquer davantage dans le contrôle des enfants.
« La surveillance ne doit pas incomber uniquement aux mères. Les pères doivent également s’impliquer. Ce n’est pas seulement se lever le matin pour aller à son magasin qui compte. L’éducation des enfants est primordiale, car ils représentent notre avenir. Un enfant mal éduqué devient un danger pour la société», estime cet autre citoyen interrogé par un reporter de foutakameen.com.
Il invite également les autorités à renforcer la sécurité.
« Je demande aux autorités d’assurer la sécurité de la population, car ces disparitions répétées sont très inquiétantes. Il ne faut pas que les citoyens vivent dans la peur, ce n’est pas acceptable », sollicite-t-il.
Malheureusement, de nombreux enfants portés disparus restent introuvables, tandis que certains sont retrouvés sans vie. Un exemple irréfutable est celui des deux filles disparues il y a environ trois mois. L’une d’entre elles a été retrouvée morte dans le quartier Doghol, dans la commune urbaine de Labé. Des autorités de Labé sollicitées par la rédaction de foutakameen.com pour communiquer sur les mesures prises pour lutter contre le phénomène d’insécurité dans la ville ont confié leur langue au chat.
Abdourahamane Baldé pour foutakameen.com
COMMENTS