La commune rurale de Fafaya, située dans la préfecture de Koubia, fait face à d’importants défis dans les domaines de l’éducation, des infrastructures et de la mobilisation fiscale. Le président de la délégation spéciale, rencontré par foutakameen.com, détaille les difficultés locales mais aussi les efforts consentis pour amorcer le changement.
Dans cette localité enclavée du Foutah, l’éducation demeure au cœur des préoccupations des autorités communales.
« Dieu merci, cette année, Fafaya fait partie des localités de Koubia ayant obtenu les meilleurs taux de réussite », se félicite le président de la délégation spéciale. Mais derrière ce succès, les difficultés persistent :
« Notre principal problème reste le manque d’enseignants, aussi bien au collège qu’au primaire. Ce déficit pousse certains enfants à abandonner l’école », affirme Ibrahima Yacine Bah.
La commune compte deux collèges, à Bassara et à Fafaya centre, ainsi que des écoles primaires dans chaque district. Toutefois, le président souligne que la majorité des enseignants sont des contractuels rémunérés par les parents d’élèves.
« Même pour trouver ces contractuels, ce n’est pas facile », regrette-t-il. De plus, plusieurs écoles manquent de logements pour les enseignants, qui sont souvent hébergés par des habitants.
Autre défi majeur : l’absence d’un lycée.
« Les élèves sont obligés d’aller loin pour poursuivre leurs études, ce qui cause de nombreux abandons », déplore le président.
Beaucoup de parents choisissent d’envoyer leurs enfants en ville dès la 7ᵉ année, ce qui réduit les effectifs locaux et fragilise le système éducatif. Pour inverser la tendance, la commune multiplie les campagnes de sensibilisation afin d’encourager les familles à maintenir leurs enfants sur place.
« Petit à petit, ils commencent à comprendre l’importance de les laisser étudier ici », confie-t-il avec optimisme.
Des infrastructures administratives précaires
Le président évoque également la situation préoccupante des bâtiments administratifs, notamment la résidence du sous-préfet.
« Le logement est totalement inhabitable. C’est une vraie inquiétude, car c’est le premier lieu d’accueil pour toute autorité en visite », déplore notre interlocuteur.
En attendant une aide de l’État, la commune prévoit de rénover progressivement le bâtiment, avec le soutien des ressortissants et de la population locale.
« Nous avons déjà signalé la situation aux autorités compétentes, qui étaient d’ailleurs au courant depuis longtemps », précise-t-il soulignant que le sous-préfet est actuellement logé dans une concession construite par des habitants de Fafaya.
Des marchés dynamiques mais une fiscalité fragile
Malgré ces difficultés, Fafaya dispose de plusieurs marchés hebdomadaires ruraux.
« Nous en avons plus de quatre, dont trois grands marchés à Fafaya, Simili et Bassara », indique le président.
Les jours de marché sont fixés respectivement au dimanche, au samedi et au jeudi. La collecte des taxes y demeure un défi de taille :
« Ici, les gens n’avaient pas l’habitude de payer les taxes. Mais grâce à nos campagnes de sensibilisation, les choses évoluent », affirme-t-il. Selon lui, les recettes progressent lentement, avec un bilan annuel estimé à environ deux millions de francs guinéens à Fafaya.
Les marchés sont également dotés de boucheries, bien que leurs installations restent fragiles. Des efforts sont en cours pour les renforcer et les rendre plus fonctionnelles.
Des priorités clairement établies
Au-delà de la fiscalité, les besoins de la commune sont nombreux : accès à l’eau, réhabilitation des routes, construction d’une maison des jeunes, et surtout, amélioration du système éducatif.
« Notre priorité reste l’éducation. Nous demandons au gouvernement de nous envoyer des enseignants, car c’est ce qui nous manque le plus », insiste le président.
Il conclut par un appel à la solidarité :
« Nous demandons à la population de continuer à nous soutenir et même d’intensifier leur participation. Leur contribution est essentielle pour le développement de notre commune », a lancé Ibrahima Yacine Bah.
Mamadou Dian Diallo pour foutakameen.com
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