Chaque année, les feux de brousse se propagent dans les zones rurales en Guinée, notamment dans la région de Labé. Pour mieux comprendre les enjeux et les responsabilités liés à cette pratique, foutakameen.com s’est entretenu avec Mamadou Kobéra Diallo, inspecteur régional de l’environnement de Labé.
Même si cette pratique est autorisée, mais elle aussi encadrée. Mamadou Kobéra Diallo apporte des précisions.
« Chaque année, le ministère de l’Environnement autorise les feux de brousse dans un but précis : protéger les habitations et permettre la régénération des herbes. Cette protection se divise en deux volets : d’abord, brûler autour des habitations pour prévenir les incendies lors de la saison sèche. Ensuite, allumer des feux contrôlés pour favoriser la croissance de nouvelles herbes », précise-t-il.
Interrogé sur le moment propice pour effectuer le pare-feu, – une technique préventive qui vise à limiter la propagation des incendies -, il répond :
« Il n’y a pas de date précise. Cela dépend du début de la saison sèche, souvent lorsque les feuilles et la paille tombent. C’est à ce moment-là que les gardes forestiers donnent l’autorisation de brûler les brousse, généralement sur une période d’un mois », indique l’inspecteur.
Selon l’inspecteur, cette pratique, bien que risquée, présente aussi certains avantages.
« Mettre le feu sur de petites herbes réduit les risques de grands incendies, facilite la germination des graines d’arbres et permet une repousse rapide des herbes, essentielle pour le bétail », explique notre interlocuteur.
Cependant, il insiste également sur les dangers que peuvent engendrer les feux de brousse non-encadrés.
« Les feux de brousse détruisent les jeunes arbres, menacent la biodiversité animale et végétale, et peuvent causer la désertification. La conséquence la plus grave survient lorsque les flammes échappent au contrôle et atteignent les habitations», alerte-t-il.
Mamadou Kobéra Diallo rappelle que le Code de l’environnement prévoit des sanctions sévères contre ceux qui agissent en violant ce code.
« Toute personne responsable d’un feu de brousse non maîtrisé risque une peine de prison de deux à six mois et une amende allant de cinq à cinquante millions de francs guinéens, selon la gravité des dégâts », déclare-t-il.
Pour éviter les conséquence néfastes qui peuvent découler du non-respect du code de l’environnement, l’inspecteur lance un appel à la prudence.
« Nous demandons à tous les citoyens de faire preuve de vigilance. Les feux de brousse menacent les espèces animales et végétales, aggravent la sécheresse et causent des dommages irréparables», lance le responsable régional de l’environnement de Labé.
Mamadou Kobéra Diallo, Inspecteur Régional de l’Environnement de Labé
Il insiste également sur l’importance de renforcer les effectifs des agents forestiers pour surveiller et encadrer cette pratique. Pour éviter donc ces drames, les communautés doivent prendre des mesures préventives et veiller à ce que les feux restent sous contrôle.
Abdoul Karim Baldé
foutakameen.com
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