À l’issue des différents procès tenus récemment au tribunal de première instance de Labé, l’Inspection régionale de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, à travers l’administrateur social a dressé un constat préoccupant. Présente aux audiences, elle a noté que la majorité des affaires jugées portaient sur des cas de viol, principalement commis sur des mineures. Face à la gravité des faits et à la vulnérabilité des victimes, l’Inspection insiste sur la nécessité du respect strict des peines prononcées contre les auteurs et appelle à une vigilance accrue de la part des familles et de la société.
Elle encourage également les parents à instaurer un dialogue bienveillant et permanent avec leurs enfants afin de prévenir de tels abus.
Interrogé par la rédaction de Foutakameen.com, Mamadou Aliou Barry, administrateur social est revenu sur les constats faits lors de ces procès :
« Nous-mêmes, nous étions présents pour assister aux différentes audiences, car dans ce genre de dossiers, nous faisons partie de la partie civile. La moitié des affaires concernait des cas de viol, et la plupart impliquaient des mineures. Ce sont les victimes les plus vulnérables. Ceux qui commettent ces actes pensent souvent que ces filles n’oseront pas les dénoncer », a-t-il laissé entendre.
Mamadou Aliou BARRY, Administrateur Social / Inspection Régionale de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables de -Labé
Du point de vue de l’Action sociale, il estime que la démission des parents et la faiblesse de l’éducation de leurs enfants contribuent à l’augmentation des cas de viol, même si elle n’en constitue pas la cause principale.
« Je peux dire qu’il y a un certain manque d’éducation chez les parents, mais ce n’est pas cela qui explique tout. Aujourd’hui, on voit même des bébés violés, on ne peut donc pas parler uniquement de manque d’éducation. Il y a aussi des cas de femmes âgées victimes de viol. Ce fléau dépasse la seule question éducative », a précisé Mamadou Aliou Barry.
L’administrateur insiste par ailleurs sur l’importance du dialogue entre parents et enfants, notamment entre mères et filles, pour créer un climat de confiance propice à la prévention.
« Les mamans doivent souvent parler avec leurs filles avec douceur, et non avec méchanceté, afin qu’elles n’aient pas peur de se confier. Si ton enfant te raconte quelque chose qu’il a subi, il ne faut pas tout de suite penser qu’il ment. Les violeurs, souvent, essaient deux ou trois fois avant de passer à l’acte. Le dialogue régulier peut donc sauver des vies », a-t-il insisté.
Enfin, il demande que les peines prononcées soient pleinement respectées, estimant qu’elles sont rendues conformément à la loi.
« Pour les condamnés, ce n’est pas par hasard que ces décisions ont été prises. Elles se fondent sur la loi. Nous demandons simplement que les peines soient respectées. », a conclu notre interlocuteur.
À l’issue de ces procès, l’Inspection se dit globalement satisfaite du déroulement des audiences, tout en réaffirmant son engagement à lutter contre les violences sexuelles et à protéger les personnes les plus vulnérables à travers la sensibilisation et l’accompagnement psychosocial.
Mamadou Dian Diallo pour foutakameen.com


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