Flambée du prix de l’oignon à Labé : les ménages se plaignent, les commerçants révèlent les raisons de cette hausse

Flambée du prix de l’oignon à Labé : les ménages se plaignent, les commerçants révèlent les raisons de cette hausse

Depuis plusieurs jours, les consommateurs de Labé sont confrontés à une hausse vertigineuse du prix de l’oignon, un produit largement consommé dans les ménages. Qu’il soit importé ou local, le prix de ce légume de première nécessité connaît une inflation qui inquiète vendeurs et clients.

Issagha Baldé, commerçant au grand marché de Labé, explique :

« Le prix de l’oignon est en hausse par rapport à l’année passée. Aujourd’hui, les oignons locaux coûtent presque le même prix que ceux importés, avec seulement une différence de 5 000 à 10 000 francs guinéens. »

Pour Thierno Habib Fogo Diallo, un autre vendeur interrogé, cette situation trouve son origine au Port autonome de Conakry :

« D’habitude, à partir du 1er août, il y a débarquement d’oignons, mais cette année, rien n’a eu lieu. Les produits importés proviennent du Sénégal, tout comme une partie des oignons dits locaux, et le dédouanement est devenu trop cher. C’est la principale cause de la flambée des prix. Actuellement, c’est seulement grâce aux relations personnelles que nous parvenons à obtenir quelques sacs venant du Sénégal. Avant, on revendait un sac entre 2 000 et 3 000 FCFA, mais aujourd’hui les prix ont explosé», explique-t-il.

À ces difficultés s’ajoute l’état dégradé des routes :

« Beaucoup de véhicules tombent en panne en cours de route. Les oignons arrivent souvent abîmés et nous sommes obligés de les revendre à perte pour récupérer au moins une partie de notre argent. À Conakry, on nous avait annoncé une arrivée d’oignons en septembre, mais cela ne s’est pas concrétisé. Le vrai problème reste au port », estime ce commerçant.

Actuellement, le kilogramme d’oignons se vend entre 12 000 et 13 000 francs guinéens à Labé, un prix jugé insoutenable par les consommateurs. Les commerçants affirment ne pas réaliser de bénéfices et appellent les autorités à intervenir.

« Nous demandons aux grands marchands de discuter avec nous pour trouver un terrain d’entente qui profitera à tout le monde. Nous sollicitons aussi une réduction du prix du dédouanement afin de pouvoir vendre à des tarifs accessibles », plaide Thierno Habib Fogo Diallo.

En attendant une solution, l’oignon, ingrédient incontournable de la cuisine devient de plus en plus rare sur les tables à Labé.

Laouratou Diallo, Foutakameen.com

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