L’abondance de la pluie actuelle a un impact considérable sur le quotidien. Elles perturbent l’agriculture, détériorent les routes et ralentissent les activités économiques, accompagnées d’inondations provoquant inquiétude et difficultés chez les populations.
La rédaction de foutakameen.com s’est rendue auprès du Directeur régional du centre météorologique de Labé afin de recueillir des précisions sur l’importance et l’impact de ces fortes pluies.
« En 2025, la variabilité climatique et le changement climatique ont influencé l’évolution du temps et du climat en Moyenne Guinée. Cette année marque la fin d’un ancien cycle climatique et le début d’un nouveau, qui ne survient que tous les 30 ans. Les précipitations ont été particulièrement précoces. À Labé, par exemple, dès le 16 mars, on a commencé à enregistrer des quantités significatives de pluie. Rien que ce mois-là, 13 mm de précipitations ont été relevés, soit l’équivalent de trois jours de pluie. Un phénomène pareil ne s’était pas produit depuis longtemps », a déclaré Aboubacar SOUMAH, Directeur régional du centre météorologique de Labé.
Ce dernier rappelle les quantités de pluies enregistrées depuis le début de la saison.
« Pendant le mois de mars, on a eu 13,0 mm en trois (3) jours de pluie. En avril, on a eu 102,2 mm en treize (13) jours de pluie ; en mai, nous avons eu 160 mm en quatorze (14) jours de pluie ; en juin, 242,8 mm en dix-neuf (19) jours de pluie ; en juillet, on a eu 282,3 mm pendant vingt-et-un (21) jours de pluie. Du 1er au 04 août, on a eu 37,5 mm de pluie. Ce qui indique que depuis le début de la saison des pluies jusqu’à nos jours, nous avons enregistré 837,8 mm de pluie en soixante-quatorze (74) jours. Cela montre que cette année est excédentaire. Le sol est déjà complètement gorgé d’eau. La normale annuelle pour Labé est de 1500 mm et, à ce rythme, ce seuil sera bientôt atteint, voire même dépassé. Les précipitations restent très élevées cette année », affirme-t-il.
Aboubacar SOUMAH évoque également les principales causes des pourritures dans les champs, qu’il attribue au non-respect du calendrier agricole lié à l’abondance des pluies. Il souligne aussi que cette forte pluviométrie est à l’origine des inondations, notamment dans les zones mal drainées ou dépourvues de canalisations efficaces.
« Certes, ils n’ont pas respecté le calendrier agricole, et c’est un nouveau cycle qui est repris. Il avait été recommandé que toute personne souhaitant semer le fasse à partir du 20 avril. Quiconque commence à semer à partir de cette date est dans le temps. Ceux qui ne l’ont pas respectée ne sont pas dans le bon calendrier. Il y a un excès de pluie, et cela va causer des maladies qui conduisent à la pourriture des cultures. Pour les inondations aussi, si on prend le cas de Conakry, c’est nous qui les avons provoquées. Les lotissements n’ont pas été respectés, et en même temps, les gens ont cherché à remblayer les espaces cultivables, y mettre les latrines, alors qu’en bas, il y a la roche mère. L’eau s’y accumule, et quand elle vient, elle stagne. À un certain moment, elle déborde. En plus, les caniveaux sont bouchés. Tous ces facteurs contribuent aux inondations. Pour les éviter, il faut absolument respecter les voies naturelles de circulation de l’eau. », a-t-il conclu.
Mamadou Dian Diallo et Laouratou Diallo pour foutakameen.com
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