Le 15 avril dernier, le Programme national du recensement administratif à vocation d’état civil (PN-RAVEC) a été officiellement lancé sur l’ensemble du territoire guinéen. Cette opération, initiée par les autorités de la transition, vise à établir un fichier général de la population, à partir duquel sera extrait le fichier électoral en vue de la tenue des prochaines échéances électorales.
Depuis son lancement, le processus de recensement enregistre une forte mobilisation de la population. Pour renforcer cette dynamique, le gouvernement a lancé une vaste campagne de sensibilisation, destinée à informer les citoyens sur les enjeux et les avantages de cette opération.
C’est dans ce cadre que la porte-parole du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), la générale Aminata Diallo, a entamé une tournée de sensibilisation dans plusieurs localités du Fouta Djallon. Le mercredi 21 mai, elle s’est rendue à Hafia, Dara-Labé et Garambé, où elle a rencontré les populations locales.
À Hafia, première étape de la tournée, le président de la délégation spéciale a souligné l’importance du recensement tout en évoquant quelques difficultés rencontrées.
« Ils ont sensibilisé la population sur l’importance du recensement en expliquant qu’il ne s’agit pas uniquement d’une démarche électorale, mais d’un outil de développement. Il permettra de mieux planifier les actions pour nos localités. Toutefois, le principal obstacle reste l’obtention des documents nécessaires, car beaucoup de citoyens n’ont jamais jugé utile d’en faire la demande », a expliqué Mamadou Oury 3 Bah.
Fatoumata Diallo, citoyenne de Hafia, a témoigné de son expérience :
« Au début, je ne comprenais pas les démarches. On m’a demandé un extrait de naissance, que j’ai dû faire établir en ville après avoir rempli une fiche. Ce n’est qu’après avoir obtenu ce document que j’ai pu être recensée. Nous demandons une prolongation du délai pour permettre à tout le monde d’en bénéficier », lance-t-elle.
Kadiatou Teliwel Diallo, directrice régionale de l’information et de la communication de Labé, a quant à elle insisté sur l’importance du recensement :
« Il ne concerne pas uniquement les élections. Chacun obtiendra un numéro d’identification personnel, intégré à tous ses documents officiels. C’est aussi en fonction des chiffres issus du recensement qu’on décidera de la construction d’écoles ou de centres de santé. Une localité sous-recensée pourrait ne pas bénéficier des infrastructures prévues», a-t-elle déclarée.
La générale Aminata Diallo a expliqué les raisons de sa présence à Hafia :
« Nous sommes ici pour vous féliciter et nous enquérir de l’évolution du processus. Nous voulons comprendre les difficultés que vous rencontrez pour en faire part aux autorités compétentes. Ce n’est pas seulement dire aux gens de se faire recenser, il faut leur expliquer pourquoi», laisse entendre la porte-parole du CNRD.
À Dara-Labé, la délégation a été accueillie par Thierno Mamoudou Barry, président de la délégation spéciale :
« Nous avons mis en place une stratégie de sensibilisation sur les avantages du recensement. La richesse nationale sera répartie en fonction de la population réelle. Lorsque les habitants ont compris cela, ils ont rapidement adhéré. »
Abdoul Aziz Bah, superviseur du recensement dans cette commune rurale, a indiqué que tout se passe bien.
« Le recensement se déroule bien, malgré quelques retards dus à l’absence d’extraits de naissance. Désormais, les choses avancent, et la population répond massivement. »
La directrice de la Caisse nationale de prévoyance sociale a également insisté sur les bénéfices du recensement :
« Le gouvernement ne peut pas planifier la construction d’écoles ou d’hôpitaux s’il ignore combien nous sommes. Et lorsque les revenus du projet Simandou seront répartis, il sera difficile d’attribuer une part à Dara-Labé si le nombre d’habitants n’est pas connu. »
Dernière étape de cette première journée, la commune rurale de Garambé a aussi reçu la visite de la porte-parole du CNRD. Elle s’est adressée directement aux jeunes footballeurs présents, dont certains n’étaient pas encore recensés :
« Aujourd’hui, vous aspirez à une carrière professionnelle. Mais sans carte d’identité, passeport ou extrait de naissance, vous ne pourrez pas réaliser vos projets. Le recensement est donc essentiel, même pour vos ambitions personnelles. »
Boubacar Diallo, président de la délégation spéciale de Garambé, a soulevé plusieurs difficultés :
« Chaque district dispose d’un seul kit, transporté de secteur en secteur. Cela prend du temps. En plus, l’établissement des jugements supplétifs nécessaires pour obtenir les extraits de naissance retarde le processus. Vu l’adhésion massive, nous demandons la prolongation du délai pour permettre à tous de se faire recenser », a sollicité Boubacar Diallo.
Mamadou Aliou Diallo et Boubacar Garki Diallo pour Foutakameen.com
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