Le secrétaire administratif du bureau fédéral de l’UFDG – union des forces démocratiques de Guinée – de Labé s’est prononcé sur plusieurs sujets liés à l’actualité locale et nationale. Dans un entretien exclusif que Mamadou Aliou Sampiring Diallo a accordé à la rédaction de foutakameen.com, il a abordé plusieurs sujets relatifs à la gestion de l’insalubrité dans la commune urbaine de Labé par la délégation spéciale, aux nombreuses exclusions à l’Ufdg, à l’implantation du CERAG – cercle des amis de Gaoual – dans la ville de Labé et de tant d’autres sujets.
Lisez ci-dessous l’intégralité de notre entretien ! Temps de lecture: 8 minutes !
Foutakameen.com: Bonjour Monsieur Mamadou Aliou, merci d’avoir répondu à notre invitation.
Mamadou Aliou Sampiring Diallo: Bonjour, je vous remercie et je remercie tous ceux qui nous regardent dans notre pays et à l’extérieur.
Actuellement la Commune Urbaine de Labé est dirigée par une délégation spéciale. Quel regard portez-vous sur l’insalubrité ? Est-ce que la Commune urbaine est propre quand on la compare au moment où vous étiez ceux qui la dirigeait?
-Je ne voulais pas commenter cette question puisque c’est très difficile pour moi de me prononcer sur cette question vu que c’est nous qui étions là-bas. Si je parle ceux qui sont là actuellement vont penser que c’est de la jalousie. Ou bien une façon de flatter ceux qui étaient là-bas. Au moment où nous, nous étions là-bas et maintenant, les citoyens sont mieux placés pour juger entre l’équipe sortante et celle entrante. Mais les contextes ne sont pas les mêmes, nous en ce qui nous concerne, on était élu par les citoyens de Labé alors que cette nouvelle équipe a été nommée. Mais je sais que les capacités et l’expérience ne sont pas les mêmes. À notre temps, on a pu maîtriser les ordures surtout il était impossible de passer à Sassé mais nous avons réussi à dégager les ordures. On a réussi aussi à dégager les installations anarchiques puisque nos routes sont très étroites ce qui fait que les occupations anarchiques pouvaient empêcher la circulation. Durant notre mandat on a réussi à dégager tous les conteneurs installés au bord de la route.
Est-ce que vous êtes satisfaits de la gestion de l’insalubrité par la nouvelle équipe ?
-Que nous soyons satisfaits ou pas, nous aurions aimé que la gestion soit un peu plus efficace que ça.
Parlons maintenant de votre parti, l’Ufdg. Comment se porte-t-il à Labé ?
-L’Ufdg se porte bien. Nous avons organisé le congrès de la fédération les semaines passées. Le congrès devait être organisé depuis 2020 mais comme vous le savez, le Covid-19 est intervenu, c’était impossible de se rassembler. Au niveau de Labé nous avons organisé notre congrès dans de très bonnes conditions, dans l’entente et la transparence. Vous savez le mode d’organisation du congrès c’est soit par voie d’élection soit par voie de consensus. Si les candidats sont nombreux, c’est par vote pour les départager. À Labé, il y avait plusieurs candidats mais de négociations en négociations, on est parvenu à un consensus vu que tout le monde lutte pour la cause du parti. Nous avons renouvelé tous les comités de base, toutes les sections dans la préfecture de Labé. Nous avons mis en place 27 sections dans la commune urbaine et dans les 13 Sous-préfectures. Nous avons mis en place tous les organismes.
Pourquoi à Labé le congrès a été organisé par voie de consensus alors qu’il n y avait pas qu’un seul candidat?
-Si on part à un vote, certains peuvent être frustrés ça peut emmener des divisions. Mais si c’est par voie de consensus il n y aura pas assez de difficultés. Puisque l’objectif c’est de donner de la force au parti et de faire en sorte qu’Elhadj Cellou soit élu président de la République.
Il y avait eu de discorde au sein de la fédération jusqu’à ce que certains soient accusés de corruption.
-Justement, pendant une période de campagne, il y aura toutes les accusations fausses ou vraies. C’est de bonnes guerres et c’est normal, c’est valable dans tout le pays. Même dans les pays démocratiques ils s’accusent mais personne ne garde la rancune pour l’autre c’est juste que chacun cherche à tirer le drap de son côté. Mais après tout, tout s’est passé dans les règles de l’art.
Donc les querelles sont désormais derrière vous?
-C’est derrière nous maintenant et c’était de petites querelles qui sont moins importantes.
On a l’impression que les activités du parti à Labé sont au point mort. Qu’est-ce qui explique cela ?
-C’est ma première nouvelle puisque je suis membre de la fédération et je fais parti de ceux qui sont actifs depuis la création du parti en 2007. De Conakry à Labé, de Conakry à Nzérékoré jusqu’à Koundara je ne pense pas s’il y a une fédération plus efficace que la fédération de Labé. On juge la fédération en fonction des résultats à l’occasion de chaque élection. Et lors de toutes les élections je ne crois pas si nous avons manqué à notre résultat habituel pour dire que la fédération est inactive. Sinon au niveau de la fédération de Labé, les jeunes unis se réunissent le mardi, mercredi la section motard se réunit, jeudi les femmes se réunissent, samedi le tronc commun se réunit. Nous organisons l’assemblée générale tous les samedis au siège.
Comment vous vous préparez pour les élections à venir d’autant plusque le président du parti est hors du pays?
-Vous savez on était en train de renouveler les fédérations de l’intérieur du pays. C’est après tout cela que nous allons organiser le congrès national. C’est à l’issue de ce congrès que le parti va renouveler sa confiance à Elhadj Cellou Dalein Diallo pour qu’il redevienne le président de l’Ufdg en vue d’être candidat lors de la prochaine présidentielle. Maintenant, nous sommes en train d’organiser son retour au pays, puisque le congrès se fera à sa présence. Il va revenir et nous y travaillons.
Beaucoup estiment qu’il a peur d’être écroué c’est pourquoi il tarde à rentrer. Qu’en dites-vous ?
-Celui qui aspire être président ne doit pas avoir peur de la prison, il ne doit pas avoir peur d’être présent dans son pays. Donc Elhadj Cellou ne va pas avoir peur de rentrer dans son pays, il ne va pas avoir peur de la prison puisqu’il lutte pour toute la population pas pour lui seul. Mais il faut se préparer, il faut que sa population se prépare pour qu’il soit stable dans son pays. Les gens préparent pour son retour.
La semaine passée le CERAG a organisé une grande rencontre à Labé ici. Est-ce que vous n’avez pas peur de perdre vos militants au profit de ce mouvement ?
-Nous avons d’autres préoccupations que de se focaliser sur ce genre de mouvement. Le Rpg avec tous ses moyens à sa disposition ne nous a pas inquiété ce n’est pas ce mouvement qui va nous perturber. Ceux qui sont au sein de ce mouvement et qui se réclament de l’Ufdg, on considère ça comme du passé. Nous, nous luttons contre les partis qui sont candidats. Mais s’il y a un mouvement qui devient candidat nous allons combattre avec ce mouvement puisque notre parti sera candidat à toutes les élections. D’ici là, il y a des propos que nous n’allons pas commenter parce que le faire c’est de leur accorder de l’importance alors qu’ils n’en valent pas la peine.
Récemment le tribunal de première instance de Dixinn a ordonné la réintégration d’Ousamne Gaoual au sein de l’Ufdg. À l’Ufdg comment avez-vous accueilli cette décision ?
-Je pense que s’il y a opposition c’est entre deux ou trois personnes. Si tel est le cas, le juge ne peut pas convoquer une seule personne et la dire je te rétablit dans tes fonctions ou dans tes droits. Il doit convoquer toutes les parties et dire selon son constat tel à raison tel n’a pas raison. Mais si tu apprends que tu es convoqué en justice sans que tu ne sois entendu ça devient du deux poids, deux mesures. Le plus difficile c’est d’ignorer ses droits et devoirs. Nous à l’Ufdg, nous connaissons nos droits et nos devoirs. On considère que cette décision du tribunal c’est une décision qui est nulle et qui est non avenue. Donc on ne nous a pas demandé notre point de vue pour dire que nous avons raison ou pas.
Est-ce que les exclusions ne sont pas devenues de trop à l’Ufdg?
-Nous ne savons pas comment est-ce-que les exclusions sont devenues de trop. Vous savez, un parti politique c’est comme un train. Il y en a qui embarquent il y en a aussi qui débarquent. Tu ne peux pas imposer à quelqu’un de rester au sein d’un parti. L’adhésion à un parti politique c’est une conviction. Un parti qui cherche le pouvoir n’aimerait pas voir ses militants partir mais dans chaque mouvement il y a des rentrées et des sorties. Si deux personnes quittent, cinq autres personnes adhérent. Chaque semaine nous enregistrons de nouvelles adhésions au niveau de la fédération et au niveau national. Vous pouvez passer deux ans sans entendre d’exclusions mais vous ne faites pas deux ans sans que vous ne entendiez qu’il y a des adhésions au sein du parti.
Merci Monsieur Diallo d’avoir répondu à nos questions.
-Je vous remercie et je remercie l’équipe foutakameen.com pour tout ce qu’elle est en train de faire pour Labé, pour notre pays et pour toute la population guinéenne. Je vous encourage à continuer dans ce sens.
Interview réalisée par Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com
Tél : 622 20 09 70
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