À peine achevé sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger, le recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) cède la place à un nouveau recensement : c’est le Quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH-4). Dans un décret lu jeudi soir à la RTG, le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya a fixé la date du démarrage de cet autre processus national. Il débute le mardi 1er juillet 2025 et prend fin le jeudi 31 juillet dans tout le pays.
Mais quelle est la différence entre ces deux opérations (le RAVEC et le RGPH-4 ?) Qui est concerné par cette opération ? Et quels sont ses objectifs ? Autant de questions auxquelles a répondu le coordinateur régional du RGPH-4 de Labé, Mamadou Tafsir Diallo, lors d’un entretien accordé à notre rédaction.
Deux recensements, deux objectifs distincts
Mamadou Tafsir Diallo explique la différence entre le RAVEC, qui vient de s’achever, et le RGPH-4 qui démarre :
« Le recensement qui vient de se terminer s’appelle le RAVEC. C’est un recensement à vocation d’état civil. Celui dont on parle actuellement est le Recensement Général de la Population et de l’Habitation, qu’on appelle RGPH-4. Il vise à recenser toutes les personnes physiques qui résident sur le territoire guinéen pendant la période du recensement. Le RAVEC, en revanche, ne concerne que les Guinéens âgés d’au moins dix ans. Ce n’est donc pas un recensement général de la population, mais plutôt un recensement ciblé sur une catégorie spécifique », explique le Coordinateur.
Objectif du RGPH-4
Interrogé sur les objectifs du RGPH-4, le coordinateur régional précise :
« L’objectif est de connaître l’effectif total de la population de la Guinée, mais aussi de mieux comprendre sa structure, sa dynamique et sa répartition géographique. En d’autres termes, il s’agit de savoir combien de personnes vivent en Guinée, combien sont des hommes, combien sont des femmes, combien vivent en milieu urbain ou rural, et parmi eux, combien ont l’âge d’aller à l’école, etc. »
Qui est concerné ?
À la question de savoir qui est concerné par ce recensement, Mamadou Tafsir Diallo répond :
« Toutes les personnes vivant en Guinée sont concernées, quelles que soient leur nationalité. En revanche, les Guinéens vivant à l’étranger ne sont pas concernés. Même les habitations seront recensées », précise-t-il.
Résultats attendus
Quels sont les résultats escomptés à l’issue du recensement ?
« Nous attendons de connaître le nombre exact de la population, car cela fait dix ans depuis le dernier RGPH. Aujourd’hui, nous nous basons uniquement sur des projections. Ce recensement nous permettra donc de connaître la véritable taille de la population guinéenne, sa structure ainsi que plusieurs caractéristiques sociales et démographiques. »
La particularité pour cette édition par rapport aux précédentes
Selon le coordinateur, ce RGPH-4 diffère des précédents sur un point essentiel :
« La principale différence entre le recensement général de 2014 et celui de 2024, c’est que cette année, nous réalisons un recensement numérique. Nous utilisons des tablettes électroniques pour collecter les données, contrairement aux années précédentes où nous utilisions des questionnaires papiers », fait savoir notre interlocuteur.
Précautions contre les erreurs
Pour garantir la fiabilité des données, certaines précautions ont été prises fait-il savoir :
« Nous avons mis en place des critères stricts pour le recrutement des agents recenseurs. Chaque agent doit parler la langue locale de la zone où il est affecté, afin de bien formuler les questions et recueillir des données précises. », a indiqué le Coordinateur.
Un recensement sans visée politique
Enfin, Mamadou Tafsir Diallo insiste sur le caractère apolitique de cette opération :
« Ce recensement n’a aucune visée politique. Il s’agit plutôt d’un outil stratégique pour orienter les projets de développement du pays. C’est pourquoi nous appelons à la collaboration et à la bonne volonté de la population, car la réussite de ce recensement est capitale pour le développement de la Guinée. »
Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
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