Inauguration de la case du Foutah à Pita: découvrez ce lieu sacré qui incarne une partie de l’histoire du Foutah Djallon 

Inauguration de la case du Foutah à Pita: découvrez ce lieu sacré qui incarne une partie de l’histoire du Foutah Djallon 

Le Foutah Djallon, une région qui regorge de riches enseignements de son histoire. La case du Foutah en est une parfaite illustration parmi tant d’autres. Un des lieux sacrés du Foutah vient d’être immortalisé à Bourouwal Tappé, une Sous-préfecture relevant de la préfecture de Pita. C’est dans ce lieu autrefois appelé « N’guérouhoun lambhés » qui veut dire (l’espace des chefs) qu’un édifice dénommé « la case du Foutah a été construit. Les tavaux de construction de cette case ont été lancés en 2012, et ont duré 12 ans. 

Son inauguration a eu lieu ce lundi 8 juillet 2024, à Bourouwal Tappé, en présence du nouveau Khalife du Foutah Djallon, du président de la coordination Haali poular, de l’inspecteur régional des affaires religieuses de Labé, des autorités administratives et religieuses de Pita et Mamou et de tant d’autres personnalités du pays.

Ce lieu sur lequel cette case a été construite, était un endroit d’adoration et d’invocation de certains ancêtres et érudits du Foutah, a-t-on appris. C’est à cause de son caractère sacré que les sages actuels du Foutah ont décidé de l’immortaliser pour le donner un aspect beaucoup plus moderne. 

Image de la coupure du cordon inaugural par Elhadj Badrou Bah et Elhadj Alseyni Barry, à leur côté, le préfet de Pita

Quelles sont donc les véritables valeurs qu’incarne cette case? Colonel Younoussa Bah, natif de Pita et membre de la commission d’organisation de la cérémonie d’inauguration de ladite case explique.  

« Elle incarne l’histoire du Foutah Djallon depuis 1724. Nos ancêtres, nos érudits se retrouvaient ici pour prier Dieu de l’abondance de la pluie, de l’abondance des récoltes des cultures ainsi de suite. Donc, quand la saison sèche venait, il manquait de l’eau, ils se retrouvaient ici de Timbo, de Timbi et de Labé, ils faisaient des prières, Dieu donne la pluie. C’est pourquoi nous avons illustré la case de Timbo, la case de Timbi, la case de Labé », explique ce Colonel de l’armée guinéenne.  

Sur ce lieu, plusieurs érudits du Foutah à l’époque s’y retrouvaient pour faire des prières. Certains parmi-eux sont même enterrés dans le cimetière d’à côté nous informe notre interlocuteur.  

« Il y a Thierno Mo Timbi. Ce cimetière que vous voyez là, on l’a transporté de Timbi pour l’enterrer ici. Selon l’histoire verbale, il y a sept érudits qui sont enterrés ici. Il y a un de Tougué, un de Kolladhe, un de Labé, il y a Thierno Mo Timbi…, Au moment même qu’ils faisaient le doua, (invocation) on disait ici « Nguerouhoy lambhé » qui veut dire (l’espace des chefs). J’ai côtoyé mon père qui a eu 107 ans avant de mourir, qui m’a dit de protéger ce lieu là, c’est purement religieux. De ne pas accepter que ce lieu où les érudits du Foutah se reteouvaient pour prier et demander pardon à Dieu se salisse. Donc pour ne pas abandonner la culture que nos parents ont demandé, on est musulman, c’est pas une mosquée mais c’est un endroit où les trois diwés se sont retrouvés. Naturellement nous aussi nous devons continuer cette histoire », laisse entendre Colonel Younoussa. 

Le Foutah a décidé donc, d’être généreux en vers les trois autres régions naturelles du pays, afin de faire de ce lieu sacré, un endroit touristique par excellence. Ce, pour le donner tout son éclat et pour le rendre plus attractif, plus ouvert et plus accessible.

« Nous avons prévu une parcelle pour la Haute Guinée, une parcelle pour la Basse Guinée, une parcelle pour la Guinée forestière, pour leur dire qu’on est tous comme on dit dans notre langage, « Néné gooto Baaba gooto » qui signifie  » nous sommes de même mère et de même père « . Chaque région est libre de s’illustrer de sa culture comme ils le pensent. Nous, on donne la terre on dit venez habiter, c’est chez vous », a annoncé ce natif de Pita.

D’autres projets sont également prévus dans cet endroit. Il s’agit entre autre, de la construction d’une école franco-arabe et beaucoup d’autres choses selon un notable de la localité.

Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com 

Tél : 622 20 09 70 

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