En détention depuis février dernier, dame Adama Sylla, mère de cinq enfants, a comparu ce lundi 14 octobre 2025, devant le tribunal criminel de Mafanco pour répondre des faits d’infanticide.
Selon l’acte d’accusation, après un divorce et une sixième grossesse contractée hors mariage, la prévenue aurait, poussée par la vengeance et le désespoir, enroulé son nouveau-né de deux mois dans un caoutchouc avant de le jeter dans une fosse. Le mobile évoqué : l’abandon par l’auteur de la grossesse. « Je l’ai appelé pour lui dire que j’ai accouché, il n’a pas répondu », a-t-elle confié à la barre.
Le parquet, représenté par le procureur Kanfory Ibrahima Camara, a requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle, dont 15 ans de sûreté, estimant que les faits d’infanticide étaient « constants ».
« Dame Sylla a agi par vengeance et par haine envers l’auteur de sa grossesse », a soutenu le procureur.
La défense, plaidant les circonstances atténuantes, a quant à elle affirmé que le bébé serait mort-né, évoquant la panique et l’inexpérience d’une femme restée 48 heures avec un corps sans savoir quoi en faire.
« Le parquet n’a produit aucun rapport médico-légal permettant d’établir la cause réelle du décès », a argumenté l’avocat de la défense, qui a toutefois reconnu un manquement dans les conditions d’inhumation du corps.
Devant la cour, Adama Sylla a nié avoir tué son enfant, tout en demandant pardon pour avoir jeté le corps dans une fosse.
À l’issue des réquisitions et des plaidoiries, le juge Mohamed Sangaré a renvoyé l’affaire au 21 octobre 2025 pour délibéré.
Houssainatou Bah pour foutakameen.com
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