Infanticide, meurtre, viols présumés : le parquet du TPI de Labé demande trois acquittements et une seule condamnation à 3 ans de prison

Infanticide, meurtre, viols présumés : le parquet du TPI de Labé demande trois acquittements et une seule condamnation à 3 ans de prison

Les audiences criminelles se poursuivent pour le quatrième jour consécutif au Tribunal de première instance (TPI) de Labé. Ce jeudi 9 octobre, quatre affaires ont été examinées par le tribunal : deux dossiers de meurtre et deux autres portant sur des accusations de viol et de séquestration. Les verdicts sont attendus pour le 10 octobre.

La première affaire concerne Kadiatou Bah, poursuivie pour avoir donné la mort à son nouveau-né en 2025. Selon l’accusation, la jeune femme aurait enveloppé le bébé dans un pagne avant de le jeter dans une fosse septique, une heure seulement après sa naissance. Le parquet a toutefois requis son acquittement pour faute de preuve, estimant qu’aucun élément ne permettait d’établir qu’elle était bien l’auteure de la mort de l’enfant, d’autant qu’elle n’avait bénéficié d’aucune assistance médicale pendant sa grossesse. La fille a même indiqué qu’il s’agissait d’un mort-né. Son avocat a plaidé dans le même sens. L’accusée a exprimé sa satisfaction pour la tenue du procès.

La deuxième affaire met en cause Fatoumata Binta Diallo, originaire de Hafia, poursuivie pour le meurtre de Mamadou Diallo en avril 2025. Selon le dossier, elle aurait agi en légitime défense après une tentative de viol survenue alors qu’elle ramassait du bois mort. La famille du défunt s’était désistée de la plainte. Le procureur a reconnu que l’infraction existait, mais qu’elle ne pouvait pas être imputée à l’accusée, qui aurait agi pour sauver sa vie. Il a requis son acquittement, une position partagée par la défense. L’accusée a demandé pardon à la famille de la victime et au tribunal.

Dans un autre dossier, Mamadou Samba Diallo était poursuivi pour viol et séquestration de Adama Diouldé Diallo en 2024. Il aurait retenu sa petite amie pendant trois jours dans sa chambre. L’accusé a nié les faits, tandis que la partie civile ne s’est jamais présentée pour témoigner. Faute d’éléments probants, le parquet a requis l’acquittement pour infraction non constituée, une position soutenue par la défense.

Enfin, Moussa Oury Bah répondait également des faits de viol et séquestration sur une mineure de 14 ans, survenus en mai 2025. Les débats ont révélé des contradictions : la victime parle de sept rapports sexuels, l’accusé en reconnaît trois. Ce dernier a toutefois nié toute contrainte. Le procureur a requis trois ans de prison pour viol et la relaxe pour séquestration, tandis que l’avocat de la défense a contesté la minorité de la victime et plaidé pour l’acquittement pur et simple de son client.

Les verdicts pour l’ensemble de ces quatre dossiers seront rendus le vendredi 10 octobre 2025 au tribunal de première instance de Labé.

Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com

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