Avec l’arrivée de la saison des pluies, la ville de Labé fait souvent face à une recrudescence de l’insalubrité, particulièrement dans les quartiers et au sein du grand marché central. Les tas d’ordures s’amoncellent un peu partout, défigurant le paysage urbain et posant de sérieux problèmes d’hygiène publique. Pour comprendre les efforts en cours, notre rédaction est allée à la rencontre de Mariama Ciré Diallo, chargée de l’assainissement au sein de la commune urbaine de Labé.
Elle détaille les actions menées par les services communaux pour tenter de freiner la dégradation de la situation.
« En ce qui concerne l’assainissement, nous avons déjà entamé plusieurs opérations. Nous avons commencé par le curage des caniveaux, car ils sont essentiels pour canaliser les eaux de pluie vers la rivière, sans qu’elles ne débordent sur les routes bitumées ou en terre. Jusqu’à présent, nous avons curé plusieurs caniveaux, notamment sur l’axe allant sur la route de l’Orabank. D’autres interventions ont eu lieu à Doghora, près du centre de santé, du rond-point Tinkisso jusqu’aux résidences du gouverneur, ainsi que de la préfecture jusqu’au fleuve Tinkisso. »
Elle souligne que certains citoyens contribuent activement à l’assainissement en débouchant eux-mêmes les caniveaux, avant que les services communaux ne viennent collecter les déchets.
« Certains citoyens sont à féliciter, car ils n’attendent même pas l’intervention de la commune pour agir», se réjouit-elle.
La commune a mis en place un système d’abonnement pour encourager les habitants à s’impliquer davantage dans l’entretien de leur environnement. Pour cela, elle travaille en étroite collaboration avec les chefs de quartiers et les chefs de secteurs, qui sont les relais de l’assainissement au niveau local.
« Depuis ma prise de fonction, nous avons mis en place des cartes d’abonnement pour les ménages. Par exemple, le quartier Kouroula mérite d’être félicité pour sa mobilisation. Même les habitants du secteur des hôpitaux nous appellent pour signaler l’absence ponctuelle de nos agents, ce qui prouve qu’ils tiennent à la propreté de leur environnement. »
Ce système repose sur une contribution mensuelle, adaptée aux moyens des habitants indique Mariama Ciré Diallo.
« La carte coûte 10 000 francs. Pour un ménage, cela revient à 30 000 francs par mois, soit 1 000 francs par jour. Nous avons fait en sorte de ne pas dépasser ce montant pour rester accessibles, contrairement à certains prestataires privés qui exigent entre 45 000 et 50 000 francs. »
Malgré ces efforts, la mission reste semée d’embûches. La chargée de l’assainissement déplore un manque de compréhension de la part de certains citoyens.
« Beaucoup pensent que si la ville est sale, c’est uniquement de la faute de la commune. Pourtant, nous ne pouvons pas agir seuls. Il faut que chaque citoyen prenne sa part de responsabilité, soit en contribuant financièrement, soit en mettant en place des points de ramassage dans leurs secteurs, en lien avec la commune. Si chacun s’occupe de son environnement immédiat, cela facilitera énormément le travail de nettoyage, y compris dans les marchés », déclare-t-elle.
En conclusion, Mariama Ciré Diallo appelle à une prise de conscience collective pour un changement durable :
« Je demande à tout le monde de se lever, de se donner la main pour assurer ensemble la propreté de notre commune », exhorte notre interlocutrice.
Aissatou Maleya Diallo pour foutakameen.com
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