De nos jours, de nombreux élèves se tournent vers les outils d’intelligence artificielle (IA), que ce soit pour se perfectionner ou simplement se divertir. Si ces technologies présentent des avantages indéniables, leur usage excessif peut toutefois avoir des conséquences néfastes sur le processus d’apprentissage des écoliers.
Selon Mamadou Adama Baldé, informaticien, l’abus de ces outils peut engendrer de la paresse intellectuelle chez les élèves.
« L’intelligence artificielle a des avantages, à condition de ne pas en abuser. Un élève ne doit pas s’attendre à ce que l’IA fasse tout à sa place. Le mieux, c’est de d’abord chercher à comprendre et à travailler par soi-même, puis de recourir à l’IA seulement lorsqu’on atteint ses limites », explique-t-il.
Il met également en garde contre les effets à long terme d’une dépendance excessive :
« Celui qui s’appuie uniquement sur ces outils finit par ne plus retenir ce qu’il apprend. Il se dit que, puisque l’IA existe, il n’a plus besoin de faire d’effort. Or, avec l’état actuel de notre système éducatif, cette attitude peut créer de sérieux problèmes dans la formation des élèves. Le plus important, c’est de savoir comment et quand utiliser ces outils », insiste l’informaticien.
Du côté des enseignants, le constat est également préoccupant. Mamadou Lamarana Diallo, enseignant, estime que cette dépendance nuit considérablement au niveau des apprenants.
« Les élèves s’habituent de plus en plus à l’utilisation de l’intelligence artificielle. Cela fausse souvent l’évaluation de leur véritable niveau. Ils peuvent obtenir de bonnes notes à la maison en utilisant l’IA, mais lors des examens, sans ces outils, leurs performances chutent. Certains passent même en classe supérieure sans maîtriser les notions de base. Parfois, on se demande comment ils ont pu progresser », déplore-t-il.
Cependant, il reconnaît aussi que ces technologies peuvent être bénéfiques, notamment pour les enseignants eux-mêmes :
« Tout enseignant doit comprendre qu’il peut s’améliorer grâce à ces outils. On ne peut pas enseigner en 2025 avec les programmes de l’an 2000. Les réalités ont changé. L’IA peut aider à mieux préparer ses cours et à s’adapter aux nouvelles exigences pédagogiques. Mais, là encore, un mauvais usage peut rendre l’enseignant aussi dépendant que l’élève », souligne-t-il.
Pour conclure, Mamadou Adama Baldé lance un appel à une utilisation plus responsable et réfléchie de ces technologies :
« J’invite tous les élèves à utiliser l’intelligence artificielle de manière rationnelle. Par exemple, lorsqu’un élève ne comprend pas une leçon, même après des explications à la maison ou auprès d’un aîné, il peut recourir à ces outils. Mais il faut savoir que tout ce que dit l’IA n’est pas forcément vrai, car elle se base sur des faits passés ou présents pour fournir des réponses. L’esprit critique reste indispensable », conclut-il.
Abdoul Karim Baldé, pour Foutakameen.com
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