Koundara: des agriculteurs débordés en raison du manque de tracteurs pour la récolte, des pertes en perspective

Koundara: des agriculteurs débordés en raison du manque de tracteurs pour la récolte, des pertes en perspective

À Sarabhoydho, dans la Préfecture de Koubdara, les agriculteurs font face de nombreuses diffucltés liées notamment à la façon par laquelle les herbicides sont utilisés et au manque des machines pour faire la récolte. Ce qui freine la productivité et menace la durabilité des cultures.

Mamadou Saidou Barry, un exploitant de 21 hectares de terres agricoles est directement concerné par cette situation préoccupante.

Les herbicides, un problème mal géré

« Certains herbicides détruisent nos cultures », déplore Mamadou Saidou Barry.

Selon lui, les produits chimiques envoyés pour lutter contre les mauvaises herbes ne tiennent pas compte des spécificités locales.

« Le problème est qu’ils envoient ça sans nous demander si c’est bon pour nos cultures ou pas. S’ils nous demandaient, on pourrait leur expliquer les difficultés que nous rencontrons avec ces produits. », se plaint cet agriculteur.

Certains types de mauvaises herbes résistent même aux traitements fait savoir notre interlocuteur. « Il y a des herbes sauvages qui, même après pulvérisation, ne meurent pas », ajoute-t-il, ce qui complique davantage la situation des agriculteurs. Il y a aussi un autre facteur qui complique la tâche aux agriculteurs de Koundara. C’est la diversité des cultures.

 » Nous avons commencé la récolte depuis un mois, mais nous avons de sérieux problèmes puisque nous cultivons plusieurs variétés de riz », explique-t-il.

Les trois variétés cultivées n’atteignent pas la maturité au même moment, ce qui crée un décalage difficile à gérer renchérit Mamadou Saidou.

« Avant de finir la récolte d’une variété, une autre est déjà mûre, et cela nous déborde. Pendant ce temps, les insectes s’attaquent aux cultures restantes », précise Mamadou Saidou Barry.

Manque de machines, pertes importantes

À Sarabhoydho, le manque de matériels agricoles modernes est criant.

« Nous faisons la récolte manuellement, car nous ne disposons pas suffisamment de machines. Cela nous cause d’énormes pertes », regrette-t-il.

Face à cette situation, les agriculteurs recrutent des travailleurs journaliers.

« Certains sont payés entre 20 000 et 30 000 francs guinéens par jour, et pour un hectare, on paye environ 500 000 francs guinéens selon les négociations. »

Le coût de la main-d’œuvre et l’absence de tracteurs aggravent la situation.

« Si nous avions des tracteurs, nous ne payerions pas autant. Mais sans machines, nous devons dépenser pour chaque phase de la culture. Si nous perdons tout, je ne pense pas que nous pourrons cultiver l’année prochaine. »

Une seule machine pour toute la région

L’un des problèmes majeurs est le manque de des machines pouvant faciliter la récolte.

« À Sarabhoydho, il n’y a qu’une seule machine, et cela nous cause d’énormes pertes », conclut Mamadou Saidou Barry.

Face à ces défis, les agriculteurs appellent au soutien des autorités et des partenaires agricoles pour améliorer l’accès aux machines, adapter les herbicides aux besoins locaux et renforcer les moyens de lutte contre les insectes pour prévenir d’éventuelles pertes.

Mamadou Aliou Diallo pour foutakameen.com

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