Koundara : les transporteurs entre conjoncture économique et routes dégradées

Koundara : les transporteurs entre conjoncture économique et routes dégradées

Koundara, ville qui fait frontière avec le Sénégal, fait face à une baisse considérable de l’affluence dans ses gares routières. Cette situation est consécutive à l’état déplorable des routes, qui impacte négativement les revenus des transporteurs. L’équipe de Foutakameen.com s’est rendue à la gare routière de Koundara pour recueillir les témoignages de quelques transporteurs, qui reviennent sur les difficultés rencontrées dans l’exercice de leur métier.

Alseny Sow, syndicaliste à la gare routière de Koundara, explique que leurs activités sont au ralenti.

« Je peux dire qu’actuellement, il n’y a presque pas de mouvement. Une voiture peut rester ici pendant deux ou trois jours sans avoir de passagers. Vous le voyez vous-même, la gare routière est vide. Parfois, seulement deux ou trois voitures quittent la gare par jour. Cela fait maintenant trois mois que le transport est très faible», explique ce syndicaliste.

Les chauffeurs circulant sur la route Koundara-Conakry témoignent également des difficultés qu’ils rencontrent à cause de l’état des routes.

« Nous rencontrons de nombreux problèmes parce qu’il n’y a pas de route. Lorsque tu charges ta voiture et que tu te prépares à partir, la plus grande inquiétude est de savoir si tu arriveras à destination sans tomber en panne à cause des routes dégradées. Quelle que soit la route que tu empruntes, elle est en mauvais état. Nous souffrons énormément à cause de cela, » déplore Thierno Boubacar Barry.

Face à la recrudescence des accidents, le syndicat de la gare routière de Koundara a pris des mesures pour assurer la sécurité des chauffeurs et des passagers.

« Notre bureau travaille beaucoup sur cette question, notamment en sensibilisant les chauffeurs à une bonne conduite afin de prévenir les accidents. Nous avons également instauré des règles strictes. Par exemple, si tu n’as pas une bonne maîtrise du volant ou si tu es un jeune chauffeur inexpérimenté, tu ne peux pas garer ici. Tout cela vise à protéger les chauffeurs et leurs passagers », explique Thierno Boubacar Barry.

Interrogé sur leurs relations avec les policiers sur la route, Mamadou Saïdou, chauffeur sur la ligne Koundara-Sénégal, répond.

« Nous remercions Dieu. Actuellement, les policiers ne nous dérangent pas trop. Si tu n’as pas fait de surcharge sur les bagages et que tous tes papiers sont en règle, tu passes facilement sans problème. Si ce n’est pas le cas, il faut parfois négocier pour pouvoir continuer. C’est ainsi que les choses se passent entre nous», fait savoir ce transporteur.

Les plaintes des transporteurs à Koundara rejoignent celles de leurs confrères dans toute la Guinée. L’état des routes reste une préoccupation majeure, causant non seulement des pertes économiques, mais aussi une hausse des accidents de la circulation et des tracasseries policières.

Abdourahamane Baldé pour foutakameen.com

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