Koundara : une ville touristique à fort potentiel, malheureusement sous-exploitée

Koundara : une ville touristique à fort potentiel, malheureusement sous-exploitée

Située dans la région administrative de Boké, la préfecture de Koundara regorge de nombreux sites touristiques. Lors d’un entretien accordé à Foutakameen.com, le directeur préfectoral de la culture est revenu sur l’histoire de cette ville ainsi que sur ses nombreux sites touristiques, malheureusement peu valorisés.

Une richesse culturelle sous-exploitée

À l’entame de l’entretien, Lamine Sylla a souligné que Koundara est une ville touristique riche, mais encore largement sous-exploitée faute de promoteurs culturels.

«Koundara, sur le plan culturel, est très riche. La préfecture comprend six sous-préfectures, en plus de la commune urbaine : Termesset, Guingan, Youkounkoun, Sambaïlo, Kamabi, Sarré Bhoydho et la commune urbaine. Chaque sous-préfecture a ses spécificités. Par exemple, à Termesset, majoritairement peuplée de Peulhs, on trouve les Peulhs Pouli, qui ont conservé les pratiques ancestrales. À Guingan, la communauté Bassari préserve également un riche patrimoine culturel. Youkounkoun, quant à elle, est habitée par les Koniagui, qui, à l’image des Bassari, maintiennent leur culture vivante. Sambaïlo, pour sa part, abrite les Badiaranké et les Foulakounda, qui perpétuent également leurs traditions culturelles. À Sarré Bhoydho on pratique encore chaque année la pêche traditionnelle, appelée pêche Takana. Enfin, Kamabi est habitée majoritairement par des Diakankés et Foulakounda, tandis que la commune urbaine est un véritable carrefour où se retrouvent presque toutes les ethnies de la Guinée », raconte-t-il.

Un contact étroit avec les communautés

Lamine Sylla a expliqué que la préfecture s’efforce de maintenir un contact constant avec les différentes communautés grâce à une coordination bien établie.

« Chaque communauté a un représentant dans la commune urbaine. Une coordination des autochtones de Koundara a été créée pour faciliter les échanges. Cela nous permet de rester en contact avec chaque communauté en cas de besoin. »

Les défis liés au manque de troupes culturelles et de formations

Parmi les principales difficultés rencontrées, Lamine Sylla pointe l’absence de troupes culturelles organisées et le manque de formation des acteurs culturels :

« Chaque communauté utilise ses propres activités traditionnelles, mais il n’existe pas de troupe culturelle spécifique à chaque groupe. Nous travaillons avec la coordination pour en créer. Par ailleurs, les artistes locaux manquent de formation, ce qui limite leur capacité à décrocher des projets culturels. Nous avons besoin de formations en montage de projets culturels pour les jeunes souhaitant devenir promoteurs», lance ce responsable préfectoral de la culture.

Un potentiel artisanal à développer

Lamine Sylla regrette également le faible développement de l’artisanat à Koundara.

« Sur le plan artisanal, il manque des artisans d’art, comme ceux qui fabriquent des couteaux, des colliers ou des bracelets. Actuellement, ces produits proviennent de Labé ou du Sénégal. Pourquoi ne pas former nos jeunes à Koundara pour qu’ils produisent ces objets localement ? Cela comblerait de nombreuses lacunes », estime M. Lamine.

Des sites touristiques à valoriser

Chaque sous-préfecture de Koundara possède des sites touristiques uniques, malheureusement peu aménagés.

« À Sambaïlo, on trouve le parc et le mont Badiar. À SarréBhoydho, les falaises, une source et une piscine naturelle sont à découvrir. Youkounkoun abrite le cimetière des missionnaires catholiques, tandis qu’à Guingan, un tam-tam de 40 mètres est caché dans une grotte. À Termesset, la grotte des chauves-souris est un autre site remarquable. Ces sites méritent d’être aménagés. Nous sollicitons l’appui des autorités, des bailleurs de fonds et des natifs de Koundara pour les valoriser. »

Un appel à l’État pour faciliter le tourisme

Enfin, Lamine Sylla a appelé à une simplification de l’obtention des visas pour les touristes étrangers, un obstacle majeur au développement touristique de la préfecture.

« Koundara est située à la frontière avec deux pays touristiques, le Sénégal et la Guinée-Bissau. De nombreux touristes souhaiteraient visiter la Guinée, mais la procédure d’obtention des visas est compliquée. Lors du lancement de la saison touristique à Dalaba, deux Espagnols ont voulu y participer. Malheureusement, l’un d’eux n’a pas obtenu son visa malgré une demande faite un mois à l’avance. Je lance un appel au ministère des Affaires étrangères et à celui de la Culture pour faciliter l’accès aux visas», a lancé le directeur préfectoral de la culture.

Abdoul Karim Baldé pour foutakameen.com

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