La ville de Labé fait face à une pénurie prolongée de ciment, plongeant de nombreux chantiers de construction dans l’impasse. Mais quelle est la véritable cause de cette situation qui perdure ? Interrogés par notre rédaction, plusieurs revendeurs de ciment dans la commune urbaine accusent la dégradation avancée de la route Labé-Mamou, mais aussi le projet Simandou, qui détournerait l’intérêt des transporteurs vers d’autres régions du pays.
Mamadou Taslima Diallo, vendeur de ciment à Labé, évoque les raisons principales de cette pénurie :
« Ce qui cause la rareté du ciment, c’est surtout le mauvais état de la route entre Conakry et Labé. Les chauffeurs refusent de passer par là pour nous livrer, ils préfèrent aller en Forêt ou en Haute-Guinée. À cela s’ajoute le fait que les usines de production de ciment ne fonctionnent plus comme avant. C’est l’ensemble de ces problèmes qui explique cette crise », affirme-t-il.
De son côté, Boubacar Diallo, un autre revendeur, met en cause le géant projet minier Simandou :
« Les chauffeurs préfèrent désormais aller vers la région forestière, là où ils trouvent de meilleures offres avec les acteurs du projet Simandou. Ils délaissent Labé, car les prix proposés là-bas sont plus intéressants que les nôtres. Même quand nous leur offrons davantage, un autre problème persiste : les usines n’arrivent plus à fournir comme avant. Les camions attendent parfois plus d’un mois avant d’être chargés », explique-t-il.
Cette pénurie a entraîné une hausse des prix du ciment dans les différents magasins de vente de la ville.
« C’est vrai que des clients viennent acheter, mais ils se plaignent de la cherté. Ce n’est pas de notre faute, le prix du transport a augmenté. Les usines n’ont pas changé leurs tarifs, mais le coût d’acheminement est devenu très élevé », précise Mamadou Taslima Diallo.
Face à cette situation, les revendeurs lancent un appel pressant aux autorités.
« Nous demandons aux autorités de réhabiliter la route Labé-Mamou, qui est l’une des principales causes de cette rareté. Nous souhaitons aussi que les usines relancent leurs activités pour approvisionner le marché », plaide Boubacar Diallo.
Il faut noter que cette pénurie soulève de nombreuses inquiétudes au sein de la population et ralentit considérablement les travaux de construction dans la ville, selon nos interlocuteurs.
Abdourahmane Baldé pour foutakameen.com
COMMENTS