Labé : des pluies prématurées qui inquiètent, la météo explique et rassure les agriculteurs

Labé : des pluies prématurées qui inquiètent, la météo explique et rassure les agriculteurs

À Labé, les premières pluies ont été enregistrées dès le mois de mars, bien avant la période habituelle. Un phénomène qui suscite l’inquiétude chez de nombreux citoyens, notamment les cultivateurs, désemparés face à ce dérèglement apparent du calendrier agricole. Pour éclairer l’opinion, le directeur régional de la Météorologie, Aboubacar Soumah, s’est exprimé sur la situation.

« Le monde change, et en météorologie, nous observons ces évolutions. Dieu a établi un programme naturel depuis la création du monde, mais si on ne suit pas ce programme, on ne comprendra rien », a-t-il déclaré d’entrée.

Il précise que pour parler de variation climatique ou de changement de saison, il faut un cycle complet de 30 ans.

« À partir de 2025, un nouveau cycle commence. Nous sommes donc entrés dans une nouvelle phase », déclare-t-il.

Selon lui, les premières gouttes de pluie ont été observées dès le mois de mars cette année, avec plus de 12 mm enregistrés en seulement quatre jours. Une situation inédite depuis plus de 30 ans dans la région. Du 16 au 22 avril, les précipitations ont dépassé les 80 mm.

« L’année passée, on n’a même pas eu ça en un mois », souligne-t-il.

Face à cette réalité, le service météo a dû adapter ses recommandations.

« Le 22 avril, nous avons enregistré 20 mm en une seule journée. C’est pourquoi j’ai conseillé aux paysans de commencer les semis de maïs, haricots, taro et manioc dès le 23. Ces cultures résistent mieux si elles sont bien enracinées, même si la pluie venait à s’interrompre pendant quelques jours », explique le directeur.

Il prévient néanmoins d’une rupture probable des pluies entre fin mai et le 15 juin.

« C’est une période critique, mais si les semences sont bien implantées, elles continueront à croître grâce à la chaleur et à l’humidité. C’est pour cela que nous avons un calendrier agricole bien défini », conclut-il.

Un message clair de la part des services météorologiques de la Moyenne-Guinée appelant à l’adaptation face aux mutations climatiques de plus en plus perceptibles.

Aissatou Maleya Diallo pour foutakameen.com

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