À Labé, la crise de carburant qui persiste depuis plusieurs semaines affecte durement le quotidien des habitants. Parmi les plus touchés figurent les élèves, contraints de se battre chaque jour pour rejoindre leurs établissements scolaires. Entre hausse des prix, longues files d’attente et retards répétés, le parcours pour suivre les cours devient un véritable défi.
Rencontrée par notre rédaction, Aissatou Diallo, élève en terminale Sciences Mathématiques, témoigne :
« Nous rencontrons d’énormes difficultés à cause de la crise du carburant. Par exemple, mon frère me donne chaque mois le prix du carburant pour aller à l’école. Mais quand le litre augmente ou qu’il y a une rupture, je suis obligée de prendre sur mon argent de poche pour compléter. Il arrive qu’on vende le litre entre 20 000 et 30 000 francs guinéens, et pourtant il faut absolument aller suivre les cours », explique-t-elle.
Même constat chez Amadou Bassirou, également élève de terminale, qui peine à suivre les séances de rattrapage :
« À cause de la crise, je n’arrive pas à assister régulièrement aux cours de révision. Parfois, je dois chercher une moto ou attendre une occasion pour venir, souvent en retard. Ce n’est pas bon pour nous, surtout en année d’examen », confie-t-il.
Pour beaucoup d’élèves, la rareté d’essence entraîne non seulement des retards, mais aussi une baisse de motivation.
« Nous accusons souvent du retard à cause du manque de carburant. Il m’arrive de laisser ma moto et de venir à pied, mais à mon arrivée les cours ont déjà commencé. Heureusement, je préviens le principal à temps », raconte Ramatoulaye.
Quant à l’approvisionnement, les stations-service sont parfois prises d’assaut dès les premières heures de la journée.
« Parfois, on est servis à temps, mais quand il y a beaucoup de monde, on nous demande de suivre la file d’attente, ce qui nous fait perdre encore plus de temps », ajoute Aissatou Diallo.
Face à cette situation, élèves et parents appellent les autorités à trouver une solution durable à cette pénurie qui perturbe non seulement la mobilité, mais aussi la qualité de l’enseignement dans la région.
Aissatou Maleya Diallo, pour foutakameen.com



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