La crise de carburant persiste et continue d’affecter gravement le quotidien des citoyens. Malgré les multiples appels à l’aide lancés par les usagers, la situation demeure tendue dans les stations-service, où les longues files d’attente sont devenues monnaie courante. Les habitants, venus parfois de plusieurs kilomètres, peinent à s’approvisionner en essence, devenue un produit rare et précieux. 
Cette pénurie touche plusieurs secteurs d’activité et engendre des difficultés majeures, notamment pour les transporteurs, les commerçants et les vendeurs de carburant au détail. Face à cette situation, la population interpelle les autorités afin qu’une solution rapide et durable soit trouvée.
La rédaction de Foutakameen.com s’est rendue dans plusieurs stations-service bondées de monde et a tendu son micro à des citoyens venus témoigner des difficultés rencontrées à cause de ce manque de carburant.
Alseiny Sall, conducteur de moto-taxi venu de plus de 30 kilomètres pour chercher du carburant, raconte être arrivé à 6 heures du matin sans encore pouvoir s’en procurer.
« Nous sommes venus acheter de l’essence parce qu’il n’y en a pas chez nous, à Pita. On a quitté là-bas à 5h du matin pour venir ici, mais après plus de six heures d’attente, on n’a toujours pas eu d’essence. Nous demandons à l’État de nous aider à en avoir partout en Guinée. Les gens souffrent beaucoup : ils quittent leur domicile tôt le matin et passent toute la journée à chercher du carburant. Si rien n’est fait, ce sera un véritable problème pour la population », a-t-il déclaré.
Alpha Amadou Diallo, un autre citoyen, critique la situation actuelle, estimant qu’un manque de carburant paralyse l’ensemble du pays.
« C’est une situation dangereuse pour un pays : lorsqu’il y a un manque de carburant, tout devient compliqué. Nous demandons aux autorités de prendre des mesures pour que le carburant soit disponible normalement », a-t-il plaidé.
Ousmane Diallo, conducteur de moto-taxi venu de Bantighel (Pita), indique qu’on peut attendre des heures au point d’en être écœuré, sans être sûr d’obtenir le précieux liquide.
« Je suis venu de Bantignel parce qu’il n’y avait plus d’essence là-bas. Mais ici à Labé, c’est la même chose. On attend longtemps, jusqu’à en être dégoûté, juste pour avoir un peu d’essence à ramener chez nous. Que le gouvernement fasse tout son possible pour nous approvisionner. Un pays ne peut pas fonctionner sans carburant », a-t-il insisté.
De son côté, Mamadou Oury Diallo souligne qu’en plus de la rareté du produit, les gendarmes routiers exigent désormais des documents délivrés par la Société nationale des pétroles pour le transport du carburant.
« C’est vraiment difficile pour nous. En plus, nous rencontrons un autre problème au niveau des barrages : on nous demande une autorisation venant de la SONAP. À Pita, il n’y a que deux stations-service et, la plupart du temps, après deux jours de pompage, elles sont déjà à sec. Nous sommes obligés d’aller dans d’autres villes, ce qui est encore plus compliqué. Et là-bas aussi, il faut faire la queue pendant des heures. Nous demandons à l’État de nous aider, car il n’y a que lui qui puisse résoudre ce problème », a déclaré Mamadou Oury Diallo, conducteur de moto-taxi à Pita.
Rencontrée dans une station-service alors qu’elle tentait d’acheter de l’essence, Djenabou Diallo dénonce, quant à elle, le comportement des forces de l’ordre, qu’elle accuse de confisquer leur marchandise tout en favorisant leurs proches.
« Actuellement, la situation est très difficile. On parcourt toute la ville pour chercher de l’essence. Le plus frustrant, c’est qu’après tous ces efforts, on revend le litre à 14 000 GNF et les forces de l’ordre viennent confisquer notre essence. Leurs femmes vendent le même litre à 20 000 GNF au Tinkisso et on les laisse tranquilles. Ce n’est pas juste. Nous demandons à l’État de se pencher sur cette question, car nous vivons de cette activité. Moi, je compte vendre du carburant jusqu’à ma mort, et je ne le vends même pas cher : c’est à 14 000 GNF actuellement », a-t-elle dénoncé.
Mamadou Dian Diallo et Abdourahmane Diallo foutakameen.com






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